Le Bureau National de l’UDI s’est réuni, ce matin, pour analyser les résultats du premier tour de l’élection présidentielle et définir la position de notre formation pour le second tour.

Nous marquons d’abord notre grande inquiétude pour le résultat du 24 avril au soir. Pour la première fois, la candidate d’extrême droite peut gagner.

Rien dans son programme ne ressemble à nos valeurs ni aux projets que nous portons.

Ses positions sur l’Europe qu’elle contribuerait à détruire de l’intérieur, sa proximité de toujours avec les régimes autoritaires (hier la Syrie, aujourd’hui la Russie de Vladimir Poutine) et l’isolement international de la France qui résulterait de son élection sont autant de dangers qui menacent notre pays.

Ses propositions économiques démagogiques sont autant de promesses qui seraient trahies ou qui conduiraient la France à la ruine si elles étaient appliquées. Dans son projet, on ne voit qu’une multiplication de dépenses destinées à faire plaisir, mais aucune économie ni recettes nouvelles ; ce qui plongerait la France et les jeunes générations dans un gouffre de dettes sans fond. Ce sont les classes moyennes et populaires qui payeraient le prix fort d’une inflation, d’une dévaluation monétaire et d’une explosion du chômage sans précédent.

Enfin, chacun peut constater qu’elle ne dispose d’aucune équipe ayant les compétences et l’expérience pour gouverner, même en s’alliant avec Éric Zemmour.

Après les graves crises que nous avons traversées et traversons encore, la France ne peut pas et ne doit pas se payer le luxe d’un tel risque qui conduirait au déclassement, à l’isolement et à une plus grande misère sociale encore.

A l’unanimité, nous appelons donc à utiliser le seul bulletin de vote qui reste disponible pour conjurer ces risques, celui d’Emmanuel Macron.

Face à ce geste de raison, Emmanuel Macron devra prendre en compte le fait que nous sommes des millions de Français à souhaiter qu’un second mandat soit très différent du premier.

Il doit désormais bien davantage prendre en compte la France qui souffre d’inégalités sociales et du manque d’équité territoriale. Il doit s’occuper de « toute la cordée ». Il doit se tourner vers la revitalisation des zones rurales, comme du rétablissement de la promesse républicaine dans les banlieues. La protection du pouvoir d’achat, le rétablissement de l’ascenseur social, une réforme juste des retraites, le rétablissement de l’autorité, une Europe plus efficace et plus protectrice et une politique environnementale ambitieuse doivent être les priorités d’un nouveau quinquennat.

Il doit changer sa façon de gouverner en donnant beaucoup plus de responsabilités aux pouvoirs locaux, en respectant les corps intermédiaires (Parlement, élus locaux, syndicats, associations), en travaillant avec eux et en se montrant capable de les écouter. Une gouvernance nouvelle doit savoir construire des partenariats gagnants pour éviter la verticalité qui conduit aux affrontements. Il doit préserver notre indépendance monétaire, militaire et technologique mise à mal par le poids d’hyper puissances continentales.

Un mandat très différent du premier plutôt que le risque de l’effondrement que porte le programme d’extrême droite ; voilà ce que nous souhaitons. Nous espérons qu’Emmanuel Macron l’a compris et saura en faire la preuve.