3 questions à Sébastien Guérin

Sébastien Guérin, Conseiller régional d’Île-de-France

Valérie Pécresse vous a confié la semaine dernière une mission sur le développement de la filière rétrofit en Île-de-France : quel est l’objectif ?

Si on veut sérieusement baisser nos émissions de gaz à effet de serre et lutter contre la dette climatique que nous léguons à nos enfants, nous devons en finir avec notre dépendance à la voiture individuelle carbonée.

 

Ce n’est pas chose facile, car beaucoup de Français n’ont pas d’autres alternatives sérieuses que la voiture et l’importation de véhicules électriques de l’étranger présente souvent un bilan carbone en cycle de vie qui n’apporte pas de réelle plus-value environnementale.

 

Avez-vous une solution concrète ?

L’une des solutions émergentes pourrait donc être la conversion de véhicules thermiques en véhicules électriques, le rétrofit : les industriels savent le faire, mais il n’y a pas de réelle filière très structurée. Notre ambition, c’est d’évaluer comment la Région Ile-de-France peut justement amorcer le développement du rétrofit, et c’est le rôle que Valérie Pécresse m’a confié, suite à une proposition du groupe UDI.

 

Lors des rencontres de Saint-Denis, Hervé Marseille a insisté sur l’acceptabilité sociale des mesures environnementales. Partagez-vous ce constat ?

Tout à fait : une écologie purement punitive serait contre-productive et dessert donc la cause climatique. Opposer le climat et le social, c’est s’enfermer inéluctablement dans une impasse qui ne peut nous mener que sur les ronds-points. C’est aussi en cela que le retrofit est une filière d’avenir : la conversion d’une voiture déjà existante en véhicule électrique permet aux Français de changer leurs modes de vie à un coût bien plus abordable que l’acquisition d’un véhicule électrique neuf. Et d’un point de vue environnemental, la prolongation de la durée de vie d’une voiture déjà en circulation dans le parc permet d’amortir considérablement son coût écologique ! C’est en cela que le retrofit est au fond un projet industriel, qui permet de favoriser l’acceptabilité sociale des mesures environnementales.