3 questions sur l’impact économique des tensions au Proche-Orient
Flavien Neuvy, Maire de Cébazat (63) et économiste
Quel est le contexte économique actuel ?
Très incertain. La croissance reste faible. On anticipe une croissance de 0,5% en zone euro pour 2023 et 0,9% en 2024. Nous devrions assister à un ralentissement aux USA en 2024 mais aussi en Chine. Il faut dire que les effets des hausses de taux brutales opérées par les banques centrales commencent à se faire sentir. En zone euro, la BCE a augmenté ses taux directeurs dix fois depuis juillet 2022 pour les porter à leur plus haut niveau depuis la création de l’euro. Pour résumer, on peut dire que l’activité économique ralentit mais elle ne s’effondre absolument pas et c’est une bonne nouvelle compte tenu du contexte géopolitique.
Quelles sont vos anticipations concernant l’inflation ?
Le pic est passé. Pour 2023 en zone euro, elle devrait s’établir à 5,6% avant de nettement refluer en 2024 à 2,8%. C’est en 2025 que nous devrions retrouver les 2% qui est l’objectif cible de la BCE. En France nous devrions avoir une inflation de 2,7% l’an prochain. C’est une bonne nouvelle pour le pouvoir d’achat des ménages. Il y a les prix de l’énergie à surveiller et en particulier les prix du pétrole. La demande mondiale de l’or noir reste soutenue à plus de 100millions barils/jour. Les prix devraient rester élevés avec les pays de l’OPEP qui ont décidé de réduire leur production.
Quels sont les impacts économiques de la guerre entre Israël et le Hamas ?
Pour le moment l’impact global reste limité mais il faut rester prudent. En effet, il est trop tôt pour évaluer toutes les conséquences de cette guerre. Si le conflit s’étend avec, par exemple, l’entrée en guerre de l’Iran nous basculerions dans une situation aux conséquences économiques considérables avec une probable explosion des prix du pétrole et l’entrée en récession de très nombreux pays. Nous n’en sommes pas là mais c’est un scénario qu’il ne faut complètement écarter non plus.