Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme : ouvrir les yeux, agir mieux

 

Jocelyne Guidez, Sénatrice de l’Essonne, auteur de la loi visant à améliorer le repérage et l’accompagnement des personnes présentant des troubles du neuro-développement et à favoriser le répit des proches aidants

Chaque 2 avril, la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme nous rappelle que ce trouble couvre un spectre large, aux expressions multiples. 

Si certains adultes découvrent tardivement leur trouble sans que cela n’entrave leur vie sociale ou professionnelle, d’autres, plus sévèrement atteints, nécessitent un accompagnement soutenu et permanent. 

Cette diversité exige un regard juste et bienveillant envers les 700 000 personnes concernées. Comme l’illustre le film Hors Normes d’Olivier Nakache et d’Éric Toledano, c’est par la mobilisation collective – parents, professionnels, associations – que l’on permet aux personnes autistes de s’épanouir pleinement dans la société. Notre modèle éducatif doit refléter cette diversité de troubles, loin d’une inclusion scolaire uniforme.

La loi sur le repérage des troubles du neurodéveloppement (TND), dont je suis l’auteur, adoptée en novembre 2024, prévoit de nouvelles avancées : dispositifs de scolarisation en milieu ordinaire ; examens de repérage gratuits et obligatoires aux âges de 9 mois et 6 ans ; formation des personnels de centres de loisirs, crèches et clubs sportifs. 

L’accompagnement des enfants autistes devra s’appuyer sur des solutions renforcées à l’école. Outre la formation des enseignants et des personnels éducatifs, il nous faudra travailler à une meilleure reconnaissance et une juste rémunération des AESH tout en garantissant une continuité pédagogique pour chaque enfant qui en bénéficie. Il s’agit aussi de mieux coordonner les secteurs éducatif et médicosocial, là où certaines structures offrent un cadre adapté et propice aux troubles de l’enfant. 

L’inclusion ne s’arrête pas aux portes de l’école. Le sport, la culture, l’associatif sont autant d’atouts essentiels pour l’épanouissement des personnes autistes tout au long de leur vie. Une fois à l’âge adulte, l’autisme est bien souvent un frein pour accéder à un emploi stable, à un logement adapté, aux activités du quotidien. Une nouvelle loi sera nécessaire pour structurer un véritable parcours de vie des adultes atteints de TND. 

Enfin, n’oublions pas les aidants. Parents épuisés et rarement écoutés, ils sont les piliers de cette inclusion réussie. La loi TND prévoyait la pérennisation des dispositifs de relayage et des séjours de répit avant le 1er avril 2025. Nous attendons encore les décrets…