« Aide à mourir » : une loi attendue par les Français

Olivier Henno, Sénateur du Nord et Secrétaire général de l’UDI

Le gouvernement a finalement décidé de présenter au Parlement un texte de loi sur le thème de la fin de vie. Après une dizaine de réunions organisées dans le département du Nord sur ce sujet, j’ai pu constater la grande attente de nos concitoyens de débattre sur cette question fondamentale de « l’aide à mourir ».

 

Actuellement, la loi Claeys-Leonetti autorise uniquement une « sédation prolongée et continue » pour les patients dont le pronostic vital est engagé à court terme. Or, c’est un fait, dans notre pays, on meurt mal. Aujourd’hui, selon l’Observatoire de la fin de vie, 81 % des patients en fin de vie souhaiteraient mourir chez eux dignement, et seulement 25 % des décès surviennent à domicile. En cause : la faiblesse des structures de soins palliatifs en France, la méconnaissance des aides disponibles et une importante question de ressources financières. Le Président de la République a annoncé une stratégie décennale dotée d’un milliard d’euros supplémentaires et d’unités de soins palliatifs dans nos 21 départements qui en sont encore dépourvus. Il était plus que temps. Pour rappel, la loi fixant de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie et qui garantissait l’accès aux soins palliatifs à tous les patients avait été votée à l’unanimité en 2016. Par ailleurs, ce projet de loi permettra de demander une aide à mourir dans certaines conditions très strictes. Le patient devra être majeur et capable d’un discernement entier et devra également souffrir d’une maladie incurable avec un pronostic vital engagé à court ou moyen terme et faire face à des souffrances réfractaires. Le patient devra également soumettre sa décision à l’avis des médecins.

 

Ces règles différent de la législation de nos pays voisins, car depuis quelques années, la Belgique autorise l’euthanasie, la Suisse le suicide assisté. Ce texte touche à l’intime et à la conscience de chacun, mais il peut, peut-être, apporter à notre société une certaine idée de sa propre fin et donc, de sa propre vie.