Baleines mutilées en Méditerranée : Lagarde veut en finir en baissant la vitesse des navires

Jean-Christophe Lagarde a adressé un courrier au Président de la République et a déposé une proposition de loi avec les députés UDI pour transformer le statut juridique du sanctuaire de Pélagos, ce qui permettrait de lutter contre les mutilations de baleines et cétacés dans la Méditerranée.

La Méditerranée est un trésor. C’est le véritable poumon de notre continent qui absorbe le CO² et renouvelle notre oxygène. C’est le coeur de notre continent qui façonne tant de nos plus beaux paysages. C’est aussi un sanctuaire vivant, qui abrite des milliers d’espèces végétales et animales endémiques et certains de nos plus grands mammifères sur Terre. 

 Ainsi, le rorqual commun, plus grande baleine grise du monde, a vu sa population méditerranéenne décimée pendant des siècles, chassée pour son huile qui permettait d’éclairer l’obscurité des longues nuits antérieures à la révolution industrielle, ainsi que pour sa graisse qui imperméabilisait le cuir ou les bois de construction. 

Grâce à la science et au progrès technologique, l’Humanité a développé des produits de substitution qui ont permis d’enrayer l’effondrement démographique subi par ces populations de cétacés, dont la population mondiale a d’ailleurs doublé en à peine quarante ans. 

Pour autant, la protection de ces grands mammifères requiert une attention et une vigilance sans faille : la quête permanente d’un développement économique qui dépende le moins possible des écosystèmes est un plébiscite de tous les jours. Le rorqual commun n’est plus considérée comme une espèce en voie d’extinction sur la liste rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) mais il reste profondément vulnérable. 

A ce titre, les récents témoignages poignants du Fonds mondial pour la nature (WWF) en témoignent : le cas absolument bouleversant de la baleine Flucker, mutilée par l’Homme suite à de multiples collisions, dépérissant progressivement faute de pouvoir plonger et s’alimenter suffisamment en krill, doit servir d’électrochoc dans l’ensemble du pays pour modifier nos comportements.  

 Si le réchauffement climatique dû aux émissions de gaz à effet de serre est menace absolument catastrophique pour les rorquals communs dont la reproduction est rendue possible par des conditions de température aquatique extrêmement précise, une autre menace à plus court-terme doit être également combattue, celle des collisions avec les navires, responsable du sort tragique réservé à Flucker. 

 Les scientifiques, relayés par plusieurs organisations environnementales, conviennent que les collisions de navires avec des rorquals communs pourraient être très largement évitées en abaissant la vitesse des navires. Dans le sanctuaire de Pélagos où se concentre une importante population de baleines, le temps est venu d’abaisser la vitesse autorisée à 10 noeuds, soit environ 20 kh/m, exactement comme les Canadiens l’ont mis en place pour protéger la baleine noire dans le détroit de Cabot, aux abords de Terre-Neuve. Le gouvernement fédéral américain a également mis en place cette mesure sur l’ensemble de la côte est, après une expérimentation de cinq ans pendant laquelle aucune collusion n’a été constatée. 

 Le sanctuaire de Pélagos est une zone maritime de 87 km2 entre le Nord de la Sardaigne, le Sud de la Toscane et Hyères dans le Var, véritable trésor biologique qui fait l’objet de mesures de protection. Pour autant, cette zone oncentre 30% du trafic mondial des pétroliers et le trafic de ferrys a doublé en deux décennies, sans possibilité de réguler la vitesse de ces navires dans un objectif de préservation de la biodiversité. 

 Notre inquiétude pour le sort des baleines de la Méditerranée prouve d’ailleurs que le nécessaire sevrage de la France du pétrole est un sujet absolument décisif au-delà même de l’urgence climatique : tant que nous ne décarbonerons pas les transports, nous continuerons d’être dépendants d’un approvisionnement pétrolier qui fragilise nos écosystèmes en tuant ces magnifiques mammifères, capables de ressentir une souffrance et une détresse immenses.

Aussi, Jean-Christophe Lagarde interpelle le Président de la République pour qu’il prenne l’initiative au nom de la France de réunir les autorités italiennes et monégasques pour solliciter le classement du sanctuaire de Pélagos comme Zone Maritime Particulièrement Vulnérable (ZMPV) par l’Organisation Maritime Internationale (OMI), ce qui permettrait de faire appliquer des mesures de réduction de la vitesse des navires. Les députés UDI ont déposé une proposition de résolution à l’Assemblée Nationale en ce sens.

 En avril 2018, Emmanuel Macron s’était félicité d’un accord international porté par la France pour abaisser la vitesse des navires du transport international. Les modalités de cet accord sont encore en cours de négociation au sein de l’Organisation Maritime Internationale (OMI). Dans ce contexte, la France doit montrer la sincérité de son discours en montrant que la défense de l’environnement ne passe pas que par des mots. 

Cette réduction de la vitesse des navires est un mal nécessaire pour garantir une cohabitation plus respectueuse de la Nature entre l’Homme et les cétacés. Pour autant, comme souvent en matière d’environnement, de climat et de biodiversité, notre salut passera par la science et la technologie. 

 Ainsi, en matière de protection des baleines grises face au risque de collusion, nous regrettons que le Gouvernement ne soutienne pas davantage le système de localisation automatique des cétacés développé par la société Quiet-Océans en coopération avec WWF, permettant aux navires de repérer les baleines grâce à des “bouées intelligentes”. Nous devons accompagner et soutenir cette initiative remarquable, témoignage du génie scientifique,  pour un déploiement le plus rapide possible. 

 

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