Diagnostic de performance énergétique : entre la théorie et la pratique
Éric Roux, Secrétaire national de l’UDI à l’énergie
Nul ne peut contester que l’énergie la meilleure est celle qu’on ne consomme pas. Dans ce cadre, le choix de retenir la rénovation énergétique des logements comme un des piliers de la politique de décarbonation ne peut être contesté.
Toutefois, ce mouvement d’accompagnement de l’amélioration énergétique des logements doit être incitatif et non pas punitif pour favoriser l’acceptabilité sociale.
Or, à l’heure actuelle, nombre de Français issus de la classe moyenne, petits propriétaires de logements, fruits souvent d’héritage familial ou d’investissement d’une vie pour transmettre à ses enfants ou pour se constituer un complément de retraite, vont se retrouver dans l’impossibilité de louer leur bien qui est considéré comme une passoire thermique.
Ainsi, dans le cadre de la loi Climat et résilience, les logements classés G, F et E sur le diagnostic de performance énergétique vont être progressivement interdits à la location à partir de 2025, créant ainsi un sentiment d’injustice sociale et également des blocages supplémentaires sur un marché locatif en manque de biens. Soulignons notamment que les biens en catégorie F et G peuvent représenter jusqu’à 15% du parc national de logements locatifs.
Réviser le calendrier initial et prévoir des dérogations semblent des mesures de bon sens dans un contexte inflationniste et de crise de l’énergie. Il convient également de diminuer les restes à charge des ménages dans le cadre de dispositifs d’aides tels que MaPrimeRénov.
Au-delà de ces préconisations de bon sens afin de favoriser l’acceptabilité et l’efficacité du dispositif de rénovation énergétique, l’UDI souligne l’importance de lutter contre le fléau que représente la précarité énergétique et qui touche près de 12 millions de Français.