Face à la crise des maires, l’État doit réagir
Jean-François Vigier, Président du groupe UDI à la Région Île-de-France, Maire de Bures-sur-Yvette (91) et Vice-président de l’Association des Maires de France (AMF)
De plus en plus de médias mettent en lumière des témoignages poignants d’élus locaux qui prennent du recul ou renoncent définitivement à leur mandat. Ils sont le reflet d’une réalité inquiétante.
Le quotidien d’un maire relève de plus en plus du labyrinthe administratif : des normes qui tombent en avalanche, une bureaucratie kafkaïenne et des finances totalement aléatoires qui privent les communes de vision à moyen ou long terme. À cela s’ajoutent, depuis quelques années, les violences subies par les élus : nombre d’entre eux en ont fait la terrible expérience.
Face à ce constat, plusieurs maires s’interrogent : comment concilier une vie de famille, des obligations professionnelles et un engagement chronophage pour sa commune ? Cette pression permanente finit par peser trop lourd pour certains d’entre eux qui, épuisés, jettent l’éponge. Une décision très personnelle, disons même intime, infiniment difficile à prendre tant ce mandat, aussi exigeant soit-il, est passionnant, que ce soit pour définir des stratégies de développement de nos communes ou pour améliorer la vie quotidienne de nos concitoyens.
La démocratie locale n’a pas de prix et il était devenu urgent de briser le silence. Donnons aux maires une véritable capacité d’agir en les soulageant de la surcharge bureaucratique et normative, en leur permettant de retrouver la maîtrise de leurs destins grâce à de véritables ressources financières. On fera un grand pas en avant.
L’État doit entendre ces demandes formulées à de nombreuses reprises par l’Association des maires de France.
Faute de décisions rapides, outre le constat actuel de la mise en retrait d’élus, pourrait se poser la question inquiétante d’une crise des vocations, notamment dans les territoires ruraux, à l’occasion des prochains scrutins.