Inondations dans le Pas-de-Calais 

Amel Gacquerre, Sénatrice du Pas-de-Calais et Conseillère régionale des Hauts-de-France

 

Notre département du Pas-de-Calais a été durement frappé par trois séries d’inondations en l’espace de trois mois, la dernière étant particulièrement violente les 4, 5 et 6 janvier. Ces événements exceptionnels ont laissé des milliers de personnes – habitants, agriculteurs, commerçants – dans une situation extrêmement difficile sur les plans humain, psychologique et financier.

 

La visite du nouveau Premier ministre, Gabriel Attal, mardi 9 janvier, a été une nouvelle fois l’occasion de rappeler les attentes des élus et de la population. Nous avons urgemment besoin d’un plan d’action efficace pour permettre à chaque sinistré de retrouver une vie normale, au plus vite, et d’éviter la crainte de nouvelles crues. Pour cela, tous les moyens doivent être amplifiés pour évacuer l’eau soit en fluidifiant sa circulation soit en envisageant d’ores et déjà des zones de rétention supplémentaires. Le nettoyage des cours d’eau et la mise à disposition de pompes sont indispensables. Les sinistrés doivent bénéficier d’aides financières suffisantes, d’aides matérielles pour la remise en état de leurs habitations, mais aussi d’un accompagnement psychologique appuyé, un aspect trop souvent négligé. Financièrement, nous savons d’ores et déjà que l’enveloppe annoncée de 50 millions pour la reconstruction sera insuffisante. Nous demandons que celle-ci soit abondée.

 

L’attente des élus, encore une fois très présents aux côtés de leurs habitants sinistrés, est très forte. Ces épisodes ont été pour eux l’occasion de dénoncer à nouveau une réglementation contraignante, des procédures longues et complexes empêchant la mise en œuvre de travaux permettant de lutter efficacement contre les inondations, notamment pour le curage des cours d’eau ou encore la mobilisation de terrains privés pour la réalisation de zones d’expansion de crue.

 

En conclusion, il est évident que de telles crues exceptionnelles risquent de se reproduire. Au-delà de la gestion en urgence pour laquelle nous avons la chance de disposer de services de secours, dont je salue encore la mobilisation et l’efficacité, il nous faut absolument réviser nos politiques, nos plans de prévention et de lutte contre les intempéries. Nous devons également intégrer un changement de paradigme et de pratiques en matière d’urbanisme. Notre organisation territoriale et administrative actuelle, la multiplicité des acteurs de gestion de l’eau, les moyens financiers mobilisés. Nous devons nous interroger : Est-ce adapté et suffisant ? Permettent-ils des prises de décision efficaces et coordonnées ?

 

Au regard des évènements auxquels nous faisons face dans le Pas-de-Calais, mais également dans d’autres départements sinistrés, il faut nécessairement faire autrement.