Iran-Israël : l’embrasement au Moyen-Orient
Laurent Mazaury, Député des Yvelines, membre de la Commission des affaires étrangères à l’Assemblée nationale et Conseiller municipal d’Élancourt
Depuis le 13 juin 2025, Israël a lancé une vaste offensive baptisée Opération Rising Lion, ciblant les installations nucléaires, les centres de commandement militaires et des scientifiques iraniens nucléaires à Natanz, Téhéran, Ispahan…
Ces frappes aériennes, appuyées par le Mossad, visent à limiter le plus fortement et durablement possible les capacités militaires iraniennes et a notamment détruire des lanceurs de missiles et tuer des cadres des Gardiens de la Révolution et également des scientifiques en charge du programme nucléaire.
En représailles, l’Iran a lancé plus de 300 missiles balistiques et des centaines de drones, dont le nouveau missile « Haj Qassem », capable de percer les défenses israéliennes, frappant principalement Tel-Aviv, Haïfa, Bat Yam et environ 20 autres cibles urbaines.
On déplore environ 224 à 450 morts côté iranien, ainsi que 24 à 30 victimes en Israël, avec de nombreuses frappes touchant des zones habitées. Le conflit a aussi provoqué une évacuation de centaines de milliers d’Iraniens de Téhéran vers les provinces nordiques, perturbant marchés, réseaux de communication et services publics.
L’objectif principal pour Israël est d’empêcher toute perspective iranienne de mise au point de bombes nucléaires. Ces frappes cherchent à prolonger le retard du programme nucléaire iranien et à réduire durablement ses capacités militaires.
Le rôle des États-Unis est primordial. Le président Trump, revenu sur le devant de la scène, et du G7 en urgence, appelle à une « real end », se refusant à négocier pour un cessez-le-feu, tout en soutenant militairement et diplomatiquement Israël. Les États-Unis ont positionné des porte-avions et des avions ravitailleurs dans la région, prêts à intervenir si nécessaire.
Les risques de contagions régionales sont importants : les frappes sur les centrales nucléaires et pétrolières iraniennes sont perçues comme une menace à la sécurité énergétique mondiale, la fermeture éventuelle du détroit d’Ormuz menacerait gravement l’approvisionnement en pétrole, faisant flamber les prix. Des pays du Golfe comme Oman et le Qatar intensifient leurs efforts diplomatiques pour désamorcer la crise, craignant un embrasement plus large.
Par ailleurs les implications internationales sont très importantes. Outre un impact indirect sur la guerre en Ukraine, l’Iran se trouvant maintenant dans l’incapacité de continuer à fournir des armes à la Russie (drones et pièces détachées…). L’OTAN, le G7 et l’UE multiplient les appels à la désescalade, tandis que le Royaume-Uni envoie des avions Typhoon au Moyen‑Orient.
Le conflit Iran‑Israël a donc basculé d’une guerre d’ombres à une confrontation directe à grande échelle, marquée par des frappes aériennes, des ripostes massives de missiles et une implication diplomatique mondiale. Israël vise à supprimer toute menace militaire iranienne, tandis que l’Iran montre désormais sa capacité de nuisance à distance. Les enjeux dépassent la sécurité immédiate : stabilité régionale, approvisionnement énergétique mondial, influence des grandes puissances, tous convergent vers un moment décisif qui pourrait redessiner la géopolitique au Moyen‑Orient.