La présence française en Afrique : un partenariat d’avenir

Jean-Marie Bockel, ancien secrétaire d’État à la coopération

Nommé « envoyé personnel » du Président de la République, ma mission est de conforter les relations de la France avec le Tchad, le Gabon, le Sénégal et la Côte d’Ivoire où nous conservons notre présence militaire. Cela concerne un certain nombre de bases françaises dont la position stratégique est à redéfinir dans un contexte de mutations politiques et sécuritaires à l’échelle continentale.

Cette mission s’inscrit dans la continuité de l’engagement français, mais avec un regard neuf, adapté aux réalités du XXIe siècle. Depuis les coups d’État au Mali, au Burkina Faso et au Niger, il est devenu impératif de reconsidérer notre dispositif militaire, jadis perturbé, et de l’aligner avec les attentes de l’ensemble de nos partenaires dans un esprit de coconstruction.

Nous discutons ouvertement de leurs inquiétudes et aspirations, dans l’optique de remodeler les dispositifs militaires dans l’intérêt de tous. Il s’agit de définir des approches spécifiques, qui incluent des partenariats avec les écoles militaires locales, le transfert d’équipements de défense et, surtout, un respect intransigeant de la souveraineté nationale.

Dans ce contexte, ma feuille de route est claire : il faut redéfinir nos relations sans avoir comme seul pilier la présence des forces armées. L’Afrique ne doit pas être perçue uniquement à travers le prisme sécuritaire, mais dans une globalité. Cette mission prend en compte l’ensemble des enjeux qu’ils soient économiques, culturels, universitaires, humanitaires ou d’investissement solidaire.

En somme, cette réorganisation n’est pas un désengagement, mais une transformation profonde de la présence française, s’inscrivant dans une approche plus globale et mutuellement bénéfique. Elle se veut le reflet d’un partenariat renouvelé, conscient des réalités africaines et résolument tourné vers l’avenir.