L’actu de la semaine : la réforme des retraites

1,7 actif pour 1 retraité

Un double constat s’impose : les jeunes actifs entrent de plus en plus tard sur le marché du travail tandis que l’espérance de vie s’accroît. Alors qu’en 1960, nous comptions 4,1 actifs pour 1 retraité, puis en 2020, 2 actifs pour 1 retraité, aujourd’hui, il n’y a plus qu’1,7 actif par retraité. Le déficit du système de retraites est estimé à 13,5 milliards d’euros en 2030. La réforme à venir doit tenir compte de deux paramètres : il ne serait pas supportable de baisser les pensions de ceux qui ont travaillé toute une vie. De même, il ne serait pas non plus acceptable d’augmenter les cotisations alors que les prélèvements obligatoires sont déjà les plus lourds de la zone euro. La durée de cotisation reste donc le levier le plus pertinent.

Une réforme qui prend déjà en compte des préoccupations exprimées par l’UDI

Pour assurer un équilibre financier d’ici 2030, ce projet propose un compromis entre l’âge de départ (64 ans) et la durée de cotisations (43 annuités). Il est très proche de l’amendement voté au Sénat chaque année par la majorité sénatoriale pour équilibrer le régime des retraites. Rejeter ce projet ne serait pas responsable : il prend en compte des préoccupations que nous avons exprimées dès les premières consultations avec le gouvernement, à commencer par la retraite minimum à 1 200 €, ce qui représente une réelle avancée sociale.

Rendre encore plus juste cette réforme

Les débats à venir au Parlement doivent permettre d’ajuster, de compléter, d’améliorer ce projet de loi :

mieux prendre en compte les carrières longues de celles et ceux qui ont commencé à travailler avant 21 ans ainsi que la pénibilité de certains métiers.

lutter contre le chômage des seniors (seulement 33 % des 60-64 ans sont en emploi en France contre environ 45 % dans l’ensemble de l’Union européenne) en instaurant un bonus-malus fiscal pour les entreprises.

proposer une bonification des pensions pour les retraités qui continuent de travailler.

Rétablir une politique familiale ambitieuse

Enfin, pour pérenniser notre système de retraite par répartition, il faut promouvoir une vraie politique familiale en soutien à la natalité. En 50 ans, la France a accusé une chute de la natalité de près de 38 %. Dès lors, plusieurs pistes peuvent être envisagées : le rétablissement de l’universalité des allocations familiales ; la revalorisation de certaines prestations de garde jeunes enfants ; ou encore un soutien aux collectivités locales pour construire des crèches et recruter les personnels qualifiés manquants (actuellement 230 000 places de crèches manquent).