Le bien-être animal en élevage

Joel Balandraud, Maire d’Evron, Secrétaire général adjoint de l’AMF en charge du réseau, de communes nouvelles, de la ruralité et des questions animalières et Vétérinaire rural

 

La question du bien-être animal dans nos élevages est un thème toujours plus sensible pour nos concitoyens. De la naissance à la mort de l’animal, la société, la loi, les normes s’assurent donc que l’animal se développe dans des conditions respectant au mieux les besoins physiologiques et comportementaux de chaque espèce (cf définition ANSES du bien-être animal).

Des progrès notables ont été effectués pour ce qui est du logement des animaux. Car c’est le bâtiment qui est le point clé du bien-être animal. Les animaux doivent être mis à l’abri des maladies et du stress thermique ou climatique, ce qui est incompatible avec un élevage 100% extensif qui n’existe quasiment pas en France sur 365 jours.

Et puisque le climat se dégrade, que les enjeux d’eau sont de plus en plus forts, il est un point d’attention que nous devons à nos animaux : l’adaptation aux crises de sécheresse et de stress thermique.

 

Nos bâtiments sont historiquement conçus pour abriter les animaux l’hiver et doivent maintenant répondre aux besoins liés aux étés caniculaires. Les poulets plein air label rouge comme les bovins refusent raisonnablement de sortir quand la température monte !

De même l’accès à l’eau pose question. Depuis bien longtemps l’accès aux rivières est proscrit en élevage (pour des raisons sanitaires essentiellement). Les animaux s’abreuvent dans les champs ou les bâtiments mais avec de l’eau de la ferme. Pour mémoire une vache laitière haute productrice va devoir boire 100 litres d’eau par jour pour subvenir à ses besoins physiologiques…. (100 vaches de ce niveau ça fait donc 10m3 par jour !). Aujourd’hui la quasi-totalité de cette consommation se fait par l’intermédiaire de puits… c’est de « l’eau gratuite », concept qui risque de nous paraitre bien étrange d’ici quelques années !

Dans le nouveau débat sur l’accès à l’eau, l’abreuvement des millions d’animaux d’élevage français qui a toujours été facile est souvent éclipsé… mais il en va de leur bien-être.

Je ne réclame pas davantage de normes, qui ont déjà coûté cher à notre élevage français – un élevage de qualité supérieure si on le compare à la production mondiale, mais qui est en déclin dans nos habitudes de consommation. Je plaide plutôt pour une réflexion collective sur chacun de nos bassins versants.