Le combat de Pierre Morel-a-l’huissier contre la non-régulation du loup

Pierre Morel-A-L’Huissier, Député de Lozère

Le combat de Pierre Morel-A-L’Huissier, Député de Lozère, contre la non-régulation du loup : « Le loup n’a plus peur de l’Homme »

En France, les attaques de loups contre des troupeaux, bovins, ovins, mais aussi contre des chevaux, des ânes, etc. ne cessent de se multiplier sans qu’aucun moyen de lutte efficace ne soit déployé.

Récemment, des loups ont été aperçus proches de certaines métropoles et de maisons, laissant à penser à de nombreux experts que l’espèce n’est désormais plus effrayée par les Hommes.

Le Député de la Lozère, Pierre Morel-A-L’Huissier a très tôt pris ce sujet à bras le corps. Face à la détresse des éleveurs et l’inaction du Gouvernement, il a décidé de saisir la justice pour carence à agir de l’État.

Après avoir été exterminé au XXe siècle, le loup a bénéficié du statut d’espèce protégée par la Convention européenne de Berne en 1979 et la Directive habitat de l’Union européenne de 1992. La France a choisi au sein de ces dispositifs une protection absolue pour le loup, réduisant considérablement les marges de manœuvre déclinées dans les plans nationaux loup. En France, tuer un loup peut valoir à son braconnier jusqu’à trois ans de prison et 150 000 euros d’amende.

Depuis une vingtaine d’années l’espèce a réussi à se redévelopper et s’installe désormais dans certains territoires. Historiquement reclus dans les montagnes, ce sont à présent 55 départements français qui sont concernés pour près de 1 000 individus recensés.

Ce retour du loup en France après plusieurs décennies d’absence n’est pas sans causer des soucis aux éleveurs qui emmènent leurs bêtes paître dans les pâturages d’altitude. En 2002, ce sont 2 726 têtes de bétail qui ont été indemnisées pour cause d’attaque du loup, alors que ce chiffre s’élevait seulement à 848 en 1997. En Europe, la France est le pays qui subit de très loin le plus de pertes de bétail et c’est 4,2 millions d’euros d’indemnisation par an.

Des attaques ont même lieu en pleine journée. Il faut imaginer ce qu’est la réalité d’un éleveur qui doit sortir, la peur au ventre de subir une attaque, avec son fusil. Imaginez des éleveurs qui passent la nuit dans leur voiture pour surveiller leurs troupeaux. Ce n’est pas une vie !

Il ne s’agit pas ici de souhaiter l’éradication du loup, mais simplement de faire reconnaitre qu’on ne peut faire cohabiter le chasseur et sa proie, cela n’existe nulle part. Le pastoralisme n’est pas compatible avec le loup. Dès lors, nous devons donner des moyens aux éleveurs de se protéger en cas d’attaque et de les anticiper.

La réglementation autour des tirs est trop complexe, il faut l’alléger et donner aux préfets la possibilité d’accorder des tirs d’abattage supplémentaires lorsqu’un territoire ou une activité agricole est en danger immédiat.

Certains éleveurs choisissent de recourir aux patoux, des chiens qui défendent les troupeaux. Toutefois, cela s’applique également aux randonneurs qui peuvent manquer de vigilance et se faire attaquer. Dans ces circonstances, l’éleveur est responsable. Je veux modifier cette règle inique.

Nous avons interpellé le Gouvernement à de multiples reprises avec des collègues députés et sénateurs de tous les groupes parlementaires. Le président de la République Emmanuel Macron s’était prononcé en faveur d’un changement du statut de la protection du loup, c’est-à-dire réexaminer la Convention de Berne et la directive Habitats.

Cinq mois plus tard, le gouvernement fait volte-face en s’opposant à un amendement de la Suisse lors de la 42e réunion de la Convention de Berne visant à faire passer le loup d’espèce strictement protégée à simplement protégée. 

Face à cette situation, nous allons engager plusieurs procédures judiciaires à l’encontre du Gouvernement pour divers motifs. Il y a à présent un risque réel de destruction de notre modèle d’élevage et d’attaques sur l’Homme.