Nos universités ne doivent pas devenir un champ de bataille partisan et sectaire

Laurent Lafon, Sénateur du Val-de-Marne et Président de la commission de la culture, de l’éducation, de la communication et du sport au Sénat

Un mois après la polémique autour daccusations dantisémitisme lors dune conférence pro-palestinienne organisée sans autorisation dans les murs de Sciences Po Paris, plusieurs dizaines d’étudiants, militants ou sympathisants du comité Palestine Sciences Po ont occupé les locaux de la rue Saint-Guillaume. Un mouvement qui s’est étendu à plusieurs universités à travers le pays, Paris, Toulouse, Strasbourg, Bordeaux, Amiens et Lyon.

 

La démonstration de force d’une minorité radicalisée doit nous inquiéter.

 

Le Sénat a approuvé le mercredi 27 mars le lancement d’une mission d’information consacrée à la « montée de l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur ». Les deux rapporteurs, Pierre-Antoine Levi (groupe Union Centriste) et Bernard Fialaire (groupe Rassemblement Démocratique et Social Européen) doivent mesurer l’ampleur de ces comportements inacceptables et les réponses apportées par les directions.

 

Ne soyons pas dupes. Il y a une volonté chez certains de politiser ce débat en utilisant l’université à des fins partisanes et sectaires, plus généralement en voulant déstabiliser les universités.

 

Les activistes qui marient wokisme et islamisme jusqu’aux frontières de l’antisémitisme n’ont rien à voir avec la transmission du savoir dans la pluralité des idées. Sciences Po, comme nos universités ne doivent pas devenir un champ de bataille idéologique.

 

J’ajoute qu’il ny a pas de liberté individuelle sans son corollaire naturel, la responsabilité. Chacun doit assumer les conséquences de ses choix. Si les étudiants ont le droit dexprimer des revendications, celui-ci ne doit pas les exonérer de toute forme de responsabilité individuelle lorsque leur comportement porte atteinte à la liberté dautrui.

 

La répétition de ces comportements est délétère. Les mesures disciplinaires fermes doivent être simplifiées afin d’être plus efficaces et plus rapides.

 

Aujourd’hui, empêcher la tenue d’un examen en bloquant une université n’est pas considéré comme un délit par le Code pénal : il y a un vide juridique qui porte atteinte à la liberté des étudiants de passer leurs examens. Les blocages étudiants ne peuvent plus rester impunis. C’est le sens d’une proposition de loi que j’ai déposé au Sénat.