On ne sauvera pas la planète avec des éoliennes.

Retrouvez l’intervention du député Guy Bricout 🌍↩

Alex JOUBERT, Directeur des Etudes de l’UDI :

Guy Bricout, nous sommes très contents de vous avoir avec nous. Vous êtes député UDI du Cambrésis et ancien maire de Caudry dans le département du Nord. 

Nous vous avons invité car il y a deux éléments concomitants liés à une thématique sur laquelle vous mobilisez la population et êtes visionnaire depuis plusieurs mois voire années.

Le premier évènement, c’est la sortie du documentaire de Michael Moore sur les coûts cachés des énergies renouvelables.

Europe Ecologie les Verts fait croire aux Français que l’on peut sauver la planète avec du 100% renouvelable parce que ces énergies seraient inépuisables.

En réalité, il s’agit de la partie émergée de l’iceberg puisqu’il y a tout de même des coûts environnementaux et climatiques cachés, c’est beaucoup plus compliqué que ça et c’est ce que démontre ce documentaire. 

Le deuxième évènement, bien plus important, c’est la publication du décret de la programmation annuelle de l’énergie – publiée au Journal officiel quelques jours auparavant – avec un objectif de développement de l’éolien important. L’objectif est de passer, en 10 ans, de 16 GW de puissance installée à 34. Concrètement, cela équivaut à 11 fois la puissance de la centrale de Fessenheim. Pour vous, Guy Bricout, cet objectif de quasi-dédoublement des capacités éolienne vous semble réalisable et souhaitable ? 

Guy BRICOUT : 

Sur mon CV, j’ajoute que j’étais vice-président du département chargé de l’aménagement du territoire. J’ai donc rencontré beaucoup de maires qui m’ont fait part de leurs inquiétudes concernant les implantations d’éoliennes.  Et, je vous rejoins tout à fait lorsque vous dîtes que les éoliennes ne sont pas la solution miracle pour diminuer notre empreinte carbone. 

Il faut savoir que pour le nucléaire, produire un mégawattheure équivaut à 12 grammes de C0² et que pour l’éolien c’est la même chose. Il y a donc une correspondance en ce qui concerne la production. 

Il faut savoir aussi qu’actuellement nous avons une production excédentaire par rapport à notre consommation, de l’ordre de 7% dont 5% d’énergie éolienne. Concrètement, cela veut dire que nous produisons pour nos voisins mais que cette énergie de ne nous est pas indispensable. Il n’est donc peut-être pas nécessaire d’installer autant d’éoliennes qui suscitent les critiques des maires et des habitants. 

Je suis donc d’accord avec vous mais aussi avec Fabien Bouglé qui a écrit un livre portant sur les problèmes engendrés par les éoliennes. 

Alex JOUBERT

Vous êtes donc député du Cambrésis. Pourquoi il y a-t-il cette levée de boucliers dans votre circonscription ? Vous vous en étiez fait le relais à l’Assemblée. Nous allons diffuser votre Question Au Gouvernement à l’époque. 

QAG de Guy Bricout : 

« À ce jour, 1500 éoliennes sont déjà en place. 800 ont été autorisées mais n’ont pas encore été construites. 733 projets sont en cours d’instruction. C’est fou ! 

Ma région supporte 25% de l’effort national. Chez moi, dans le Cambrésis, de quelques côtés où je me tourne, je ne vois et entends que des éoliennes. »

Guy BRICOUT : 

Dans le Nord de la France 1500 éoliennes sont déjà en place et 800 vont être construites et 733 dossiers sont en cours. Il faut savoir que 70% des dossiers éoliens font l’objet d’un recours. Cela montre que la population est saturée. Beaucoup de mes concitoyens m’interpellent. D’une part, parce que la présence d’une éolienne à proximité de leur maison lui fait perdre de la valeur. Je connais un agriculteur dont les vaches meurent et les taureaux sont effrayés. Il a des éoliennes placées à moins de 1000 mètres de son exploitation et une ligne à haute tension passant au-dessus de ses champs. Une étude a été réalisée mais retardée à cause du confinement. On espère avoir la réponse bientôt. Je fais parti de ceux qui sont régulièrement au ministère pour évoquer ces sujets et demander à ce que des études sanitaires soient menées concernant la nocivité des éoliennes. 

De plus, le Cambrésis est une terre historique avec un patrimoine très riche. Nous avons connu les batailles de 14-18 et il y a aussi une levée de boucliers de la part des anciens combattants qui refusent que l’on mette des éoliennes sur les champs de batailles. Il y a aussi la population qui voit son patrimoine et son paysage se dégrader. 

Alex JOUBERT : 

Ce que vous dîtes sur les paysages est très intéressant. Cela nous rappelle que l’énergie dont nous avons énormément besoin et qui est centrale dans notre société, n’arrive pas en claquant des doigts. Elle a besoin d’espaces naturels, la production d’énergie n’est jamais sans conséquences sur les espaces naturels. Le principe essentiel que nous défendons à l’UDI et que nous avions notamment transmis lors de la Convention Citoyenne pour le Climat, c’est de toujours privilégier un mode développement économique qui soit le moins dépendant possible des écosystèmes.

Or, produire de l’électricité avec de l’éolien a des conséquences énormes, plus que tout autre forme d’énergie sur les espaces naturels. 

Pour produire un TWh, on a besoin de 72m² avec l’éolien. En comparaison : le nucléaire c’est 2, l’hydraulique 50, le pétrole 40. Donc dire, comme le font les Verts, que l’on va avoir 100% de renouvelable demain, c’est très joli sur un programme électoral, mais quelles conséquences cela a, derrière, sur nos espaces naturels ? 

Guy BRICOUT : 

Une éolienne c’est 50 tonnes de ferraille, 1300 tonnes de béton armé. Et on compterait seulement 50 000 euros pour sa démolition ? Cela me semble impossible. Maintenant, nous allons décaper sur un mètre de profondeur, les traces laissées par l’éolienne resteront très longtemps. 

Alex JOUBERT : 

Bien sûr. Est-ce que dans votre circonscription on a déjà atteint le pic de puissance installée ou d’autres constructions sont-elles prévues ? 

Guy BRICOUT : 

Nous avons déjà atteint le pic. D’ailleurs, monsieur le préfet, que j’ai contacté à ce sujet, m’a dit qu’il serait réservé concernant toute demande d’implantation. 

Voici un document sur lequel on aperçoit les éoliennes dans notre paysage du Cambrésis. C’est choquant. On ne voit plus que des éoliennes, partout, à 360°c. 

Alex JOUBERT : 

Quand vous aviez posé votre question au gouvernement, la secrétaire d’État Emmanuelle Wargon avait annoncé qu’un groupe de travail serait lancé. Est-ce que c’est le groupe de travail dont vous parliez tout-à-l’heure, est-ce qu’il fonctionne et va dans le bon sens ? 

Guy BRICOUT : 

Oui, j’y étais. Il y avait aussi Xavier Bertrand, président de la région des Hauts-de-France. Il y avait aussi le directeur de la DDTM mais aussi des députés de la région, toutes tendances confondues.  

Alex JOUBERT : 

Et cela avance comme vous le souhaitiez ? Ce n’est pas un groupe fantoche ?

Guy BRICOUT  

Non, nous avons bien travaillé. Il n’y a pas eu de non-dits. Le préfet de région a également dit qu’il serait vigilant  et réservé quant aux demandes d’implantations nouvelles. 

La Somme, un département très touristique, est truffée d’éoliennes. Ça suffit ! Et puis, il faut savoir que les éoliennes c’est seulement 5% de la production nationale et qu’elles ne produisent que quand il y a du vent. Quand il n’y en a pas, nous recourrons aux centrales thermiques. Il faut donc les maintenir, ce qui génère du C0². 

Alex JOUBERT : 

Bien sûr, sauf les centrales nucléaires et l’hydraulique. 

Une dernière question, vous parlez beaucoup de l’implantation des éoliennes nouvelles qui sera modérée. Pour ce qui est des implantations anciennes, quelle est la durée de vie d’une éolienne installée dans le Cambrésis aujourd’hui ? 

Guy BRICOUT. 

On nous dit qu’une éolienne a une durée de vie de 20 ans. Mais je pense que comme tout équipement, cette durée de vie sera prolongée. On a quand même des incidents sur les éoliennes. Certaines brûlent, d’autres tombent. Maintenant, on parle de 1500 mètres par rapport aux habitations. Avant c’était 500 mètres. Cela montre une certaine reconnaissance de la nocivité. 

Actuellement, il n’y a pas d’acceptabilité sociale dans le Cambrésis concernant les éoliennes. De plus, chacun a vu que sa facture d’électricité avait augmenté. 

Alex JOUBERT : 

Pour rappel, le développement de l’éolien est financé par une taxe. Elle s’appelle la CSPE : la Contribution au Service Public de L’Électricité. 

Ce que nous défendons à l’UDI c’est que cette taxe soit réaffectée à des politiques publiques contre le réchauffement climatique. Aujourd’hui, quand on installe une éolienne ou un panneau photovoltaïque, cela n’a aucun impact sur les émissions de gaz à effet de serre. En France, l’énergie est déjà propre et décarbonée grâce au nucléaire. 

Nous avons l’électricité la plus propre d’Europe. 

Ce que nous défendons est donc la réaffectation de cette taxe – la CSPE – à des politiques qui aient un véritable impact sur les émissions de gaz à effet de serre et la protection de l’environnement. 

Guy BRICOUT

Je souligne tout de même qu’en Allemagne il n’y a pas de subventions pour les éoliennes. Je pense donc que nous avons fait ce qu’il fallait. 

Je souligne également que notre région est de plus en plus touristique. Pourtant, dans les régions les plus touristique du sud de la France, qui ont du vent, du mistral, vous ne voyez pas d’implantations d’éoliennes. Cela veut dire que là-bas, on préserve plus l’environnement et le territoire que chez nous. 

Donc moi je le répète, trop c’est trop. Ca suffit.  

 

 

 

 

 

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