Préserver la dignité des agents publics : un combat de justice et de responsabilité
Philippe Laurent, Maire de Sceaux (92), Président du Conseil supérieur de la fonction publique territoriale et Vice-président de l’Association des maires de France
La loi de finances 2025 a introduit une disposition discrète, mais lourde de conséquences : la réduction de la rémunération des agents publics territoriaux en arrêt maladie ordinaire à 90 %, contre 100 % auparavant.
Une mesure d’apparence anodine, mais qui touche de plein fouet les agents les plus modestes aux faibles revenus, ceux de catégorie C notamment, déjà fragilisés par l’inflation et menacés de précarité.
À Sceaux, dont je suis le maire depuis plus de vingt ans, nous avons toujours fait le choix d’une administration exemplaire et respectueuse de ses agents. J’ai proposé au conseil municipal du 27 mars dernier un vœu demandant au gouvernement et au Parlement de revoir ce dispositif. Que les employeurs territoriaux puissent, s’ils le souhaitent, continuer à assurer cette rémunération intégrale pendant les trois premiers mois d’arrêt maladie. Une mesure simple, conforme au principe de libre administration. Une mesure d’équité également car, dans le secteur privé, la plupart des employeurs assurent le maintien de la rémunération de leurs salariés malades … car on ne choisit pas d’être malade.
Ce combat n’est pas corporatiste : il est profondément républicain. Il s’agit de reconnaître le rôle essentiel des agents publics dans la vie quotidienne de nos concitoyens et de refuser une pure logique comptable déconnectée du terrain. Les employeurs territoriaux doivent pouvoir offrir à leurs agents un minimum de sécurité et de reconnaissance. Il en va de la dignité de nos agents, aussi bien que de l’attractivité des métiers de la fonction publique territoriale.
L’impact budgétaire est limité, mais le signal envoyé est fort. Il dit que la solidarité, la fidélité et l’engagement mutuel ont encore leur place dans la gestion publique locale.
Je forme le vœu que ce message soit entendu et que l’UDI, fidèle à ses valeurs humanistes, sociales et décentralisatrices, le porte haut dans toutes les instances où elle agit.