Retraites : des annonces qui vont dans le bon sens pour un accord nécessaire, possible et souhaitable

Hervé Marseille, président de l’UDI et président du groupe Union centriste au Sénat

 

Le processus engagé, il y a plusieurs mois, par le Premier ministre en faveur d’une large concertation sur les retraites, est une initiative à saluer. Il a marqué une volonté de renouer avec une méthode fondée sur le dialogue entre les partenaires sociaux. Notre démocratie sociale doit faire la preuve de son efficacité, y compris sur un dossier aussi sensible que celui des retraites.

Notre système de retraite repose historiquement sur un équilibre paritaire. Un équilibre aujourd’hui fragilisé, ce qui rend d’autant plus urgente une réforme juste et partagée. Un accord est non seulement possible, mais surtout fondamental pour construire une réforme solide et durable ; d’autant que les partenaires sociaux n’en étaient d’ailleurs pas loin.

 

Parmi les pistes évoquées par François Bayrou ce jeudi 26 juin, les mesures en faveur des mères de famille constitueraient un geste concret de solidarité, permettant d’améliorer les pensions de nombreuses femmes.

 

La question de l’âge de départ sans décote reste également centrale. Il est légitime de permettre à celles et ceux qui n’ont pas cotisé tous leurs trimestres de partir sans pénalité à un âge déterminé, dans un cadre clair et prévisible.

 

Il serait dangereux de rouvrir la crise en relançant un débat sur l’âge légal de départ. Cela ne ferait que raviver les tensions, sans garantie d’une solution viable. Il ne faudrait pas tomber dans le piège politique où une alliance de circonstance entre extrêmes se coaliserait pour faire tomber le gouvernement, sans proposer d’alternative crédible.

 

La responsabilité budgétaire doit être une préoccupation partagée par tous : gouvernement, parlementaires et partenaires sociaux. Nous ne pouvons pas financer un système perpétuellement en déficit. L’objectif des négociations doit être un accord réaliste, équilibré et juste pour l’ensemble des travailleurs et travailleuses sans faire peser un fardeau sur les générations futures, qui doivent avoir, elles aussi, la perspective d’un système pérenne.

 

Penser aux générations suivantes, c’est cela aussi, la justice sociale.