Sécurité à Orléans :

« Sortir l’enfant de la rue »

Florent Montillot, 1er Adjoint au maire d’Orléans (45), Vice-Président de Orléans Métropole et Conseiller régional Centre-Val de Loire

 

Plusieurs décennies de travail de terrain, de missions d’étude dans le monde entier et d’analyses de recherches internationales m’ont convaincu que la 1re cause de la délinquance juvénile n’est pas socio-économique, mais socio-éducative.

« Sortir l’enfant de l’école de la rue », telle est la philosophie que j’impulse depuis 25 ans à Orléans, avec comme premier symbole, « l’arrêté couvre-feu » que j’ai rédigé en 2001 et qui a été le premier à être validé en France par le Conseil d’État.

Nos enfants ne doivent pas être éduqués en effet par la rue, sauf à reproduire les actes de leurs pairs délinquants. Ils ont besoin de l’éducation parentale et de l’éducation aux connaissances.

 

Les parents, c’est le carburant des enfants ! ils leur apportent cette énergie spirituelle, chère à Bergson, celle qui leur donne cette soif de réussite, d’où la création du « Carrefour des parents » à Orléans, ou encore du dispositif des « parents relais », au nombre d’une centaine payés par la ville comme vacataires.

« Sortir l’enfant de l’école de la rue », c’est assurer la prise en charge individuelle de plus de 1000 enfants et adolescents chaque année par nos équipes de suivi : éducateurs spécialisés, éducateurs techniques, éducateurs jeunes enfants, psychologues, sophrologues, art-thérapeutes, psychothérapeutes, drama-thérapeuthes…

 

À titre d’exemple, aucun collégien n’est exclu dans la rue à Orléans. En cas de problème, il est pris en charge immédiatement par un éducateur spécialisé de la Ville, avec une équipe éducative dans le cadre du dispositif « Passerelle ».

 

Les jeunes de plus de 16 ans sont suivis quant à eux dans le cadre du dispositif « Plateforme », avec la multiplication de chantiers éducatifs ou encore de l’École de la 2e Chance.

 

Quant aux primodélinquants, ils sont pris en charge par la « brigade des TIG » de la Mairie d’Orléans, pour éviter la récidive.

 

Le partage d’informations à caractère nominatif entre tous les acteurs socio-éducatifs, y compris de l’Éducation nationale, de l’Aide Sociale à l’Enfance et de la PJJ, le travail interpartenarial et personnalisé, voilà les clefs de la réussite avec 80 % de baisse de la délinquance de voie publique en 25 ans et un effondrement de la délinquance des mineurs de – 90 % à Orléans. Volontarisme politique et investissements financiers en garantissent l’efficacité.

 

Il n’y a donc aucune fatalité !