Une longue explication pour de nombreux défis
Hervé Marseille, Président de l’UDI et Président du groupe Union centriste au Sénat
L’intervention du Président de la République, mardi 13 mai, sur TF1, est un exercice périlleux, mais nécessaire, surtout dans une période où le monde fait face à des crises majeures. Il a abordé plusieurs sujets et a été précis sur nombre d’entre eux, je voudrais revenir sur quelques points.
Concernant la défense de l’Ukraine et, par extension, de l’Europe, il a insisté à raison sur la nécessité impérieuse pour notre continent de retrouver une réelle autonomie militaire, mais aussi économique pour éviter toutes pressions douanières de nos « partenaires historiques ». Comme nous le disons depuis longtemps, cette indépendance est indispensable pour garantir la sécurité et la prospérité durable de l’ensemble des Européens.
Sur le volet démocratique, il a tenu un discours juste, rappelant que le Parlement doit être le premier acteur des grandes décisions nationales que ce soit sur le texte « fin de vie » ou le budget. Cette démarche respecte pleinement nos institutions : lorsque le Parlement peine à aboutir, il est légitime que le Président prenne ses responsabilités et tranche ou fasse appel aux Français par référendum.
Sur le volet économique, sa position est sans ambiguïté contre la nationalisation, notamment sur le dossier ArcelorMittal et nous partageons pleinement cette analyse : quand le problème est structurel, la nationalisation n’a pas de sens. Il est donc urgent que les services de l’État aident au mieux et au plus vite, les personnes pouvant se retrouver sans emploi.
L’avenir de l’acier français, comme celui de notre souveraineté économique d’ailleurs, passe par des politiques concertées au niveau européen. Sur le plan budgétaire, je salue l’ouverture des discussions sur la TVA sociale, une mesure que l’UDI porte depuis plusieurs années. Elle permettrait de faire participer équitablement chacun à l’effort collectif et d’alléger ainsi le poids fiscal qui pèse sur nos entreprises et sur l’emploi.
En matière de sécurité, Emmanuel Macron a pris des engagements concrets envers les maires, premiers acteurs de terrain trop souvent seuls confrontés à des problèmes majeurs. Les réponses existent et nous les défendons comme le renforcement des prérogatives des policiers municipaux en lien avec le procureur de la République. Deux autres exemples ont été cités et sont portés par des parlementaires UDI, comme celle du sénateur de la Somme, Stéphane Demilly, concernant le refus des maires de marier des personnes en situation irrégulière ou encore la proposition portée par Christophe Naegelen, Député des Vosges et Président délégué du groupe LIOT à l’Assemblée nationale, sur la contribution financière des prisonniers. Ces mesures répondent concrètement aux préoccupations des Français.
Enfin, la position d’équilibre de la France sur le Moyen-Orient apparaît judicieuse. S’il est nécessaire de rappeler la condamnation ferme des atrocités commises à Gaza, il est tout aussi indispensable de rappeler les origines du conflit, notamment les actes terroristes du 7 octobre. L’équilibre des propos présidentiels, entre condamnation et prudence, est juste. Israël doit effectivement faire preuve de beaucoup plus de discernement dans ses actions, tout en veillant à ce que de tels événements ne puissent jamais se reproduire.