120 ans de la loi sur la séparation des Églises et de l’État : la jeunesse de plus en plus religieuse

Jean-Luc Cadeddu, Adjoint au maire de Maisons-Alfort et Secrétaire national UDI à la laïcité

 

Le budget de la Sécurité sociale a été adopté le 9 décembre après de nombreuses négociations entre les partis et leurs parlementaires respectifs, et c’est tant mieux ; reste à entériner maintenant le budget de l’État, la loi de finances.

 

Le vote sur la Sécurité sociale a eu lieu le même jour que la promulgation de la loi de 1905, est-ce un signe ou le hasard ? Les croyants nous diront que oui, les non-croyants nous diront le contraire. Moralité : on ne sait plus à quel saint se vouer !

 

La religion pourrait-elle apporter des solutions aux grands problèmes de notre temps ? Personnellement, je ne le pense pas, en revanche beaucoup de jeunes de confessions religieuses différentes le pensent et le revendiquent ! Je vais balayer tout de suite dans mes propos la stigmatisation de la religion musulmane pour ne garder de celle-ci que les croyants non intégristes respectant notre République et ses institutions régaliennes.

 

La tolérance mutuelle, le respect des autres et de soi-même, la liberté de conscience nous imposent de les intégrer dans notre analyse.

 

Pour les principales religions monothéistes, nous constatons chez les jeunes un retour du religieux et plus particulièrement chez les catholiques avec 30 % de jeunes déclarant rechercher des réponses à leurs interrogations angoissées sur leur avenir dans un monde dénué de spiritualité, avec une science prédominante.

 

Sur ce sujet, 65 % pensent que c’est plutôt la religion qui détient la vérité sur la création du monde et non les scientifiques, défenseurs du darwinisme.

 

La sociologie constate que les jeunes sont handicapés par une crise identitaire, se tournent vers la spiritualité, mais attention, sans la pratiquer conventionnellement et surtout pour pallier leurs incertitudes auxquelles l’État n’apporterait aucune réponse.

 

Tous les jeunes confirment que la religion leur a souvent apporté une éducation que leurs parents ne leur ont pas toujours donnée. 74 % des jeunes musulmans l’indiquent contre 58 % pour les autres pratiquants.

 

Les bagarres politiques actuelles ne les encouragent pas à faire confiance aux organisateurs de la cité qui, pour eux, s’occupent beaucoup plus de leur carrière personnelle que de l’intérêt général ; l’Église, quelle qu’elle soit, leur apporte des réponses (même si ce sont des dogmes).

 

Nous assistons là à une quête essentielle pour notre jeunesse qui entraîne obligatoirement un retour vers le religieux.