1er mai : les boulangeries et fleuristes devraient pouvoir ouvrir

Annick Billon, Sénatrice de la Vendée

Journée de revendication salariale et syndicale, née de la commémoration d’un événement outre-Atlantique, le 1er mai est une journée fériée et chômée en France depuis 1919, jour de la fête du Travail.

 

Cependant, un salarié est autorisé à exercer le 1er mai lorsqu’il est employé dans un établissement ou service qui, en raison de la nature de son activité, ne peut interrompre le travail (pompiers, hôpitaux, EHPAD, transports publics…). Bien que les boulangeries-pâtisseries ne figurent pas parmi la liste des établissements ou services autorisés par la loi à travailler le 1er mai, une tolérance actée par une position ministérielle de 1986 leur permettait d’embaucher du personnel et de maintenir une activité. Cependant, une décision de la Cour de cassation de 2006 a remis en cause cette tolérance et, par le fait, créé un vide juridique qui a abouti, 18 ans plus tard, par la verbalisation de cinq boulangeries de la région des Herbiers (Vendée), le 1er mai 2024.

 

Dans une décision rendue le 25 avril 2025, le tribunal de La Roche-sur-Yon a prononcé la relaxe des cinq boulangeries poursuivies. Au soulagement des uns s’ajoute la confusion de l’ensemble de la profession et c’est pourquoi j’ai déposé une proposition de loi, avec notre président Hervé Marseille, visant à permettre aux salariés de certains établissements et services de travailler le 1er mai.

 

Le texte entend tirer les conséquences de l’insécurité juridique susdite en encadrant strictement, mais clairement, les conditions dans lesquelles certains établissements et services peuvent, à titre dérogatoire, faire appel à leurs salariés le 1er mai. Il ne s’agit en aucun cas de remettre en cause le caractère férié et chômé de cette journée, mais de reconnaître la spécificité de certaines activités, à l’instar des boulangeries ou des fleuristes, qui participent pleinement à notre vie quotidienne et à notre patrimoine culturel.

 

Ce texte, soutenu par le gouvernement, vise donc à rétablir un équilibre entre le respect des droits des salariés et la nécessaire adaptation du droit aux réalités du terrain. Il apporte une réponse pragmatique et attendue à cette situation en modifiant un article du Code du travail.