1er mai : Sécuriser l’ouverture des boulangers et des fleuristes

Annick Billon, Sénatrice de la Vendée

 

Le 3 juillet dernier, le Sénat a adopté ma proposition de loi visant à permettre aux salariés de certains établissements de proximité de travailler le 1er mai (211 voix pour, contre 113). Ce texte a été déposé avec le Président Hervé Marseille et a été rapporté par le Secrétaire général de l’UDI, Olivier Henno. Il a reçu le soutien de plus de 160 sénateurs cosignataires, dont trois Présidents de groupe.

 

L’ouverture des boulangeries et des fleuristes le 1er mai est tolérée depuis une ancienne position ministérielle. En 1986, un courrier de Martine Aubry, alors Directrice des Relations du travail, affirmait que les commerces autorisés à ouvrir le dimanche pouvaient aussi ouvrir le 1er mai. Mais depuis un arrêt de la Cour de cassation en 2006, chaque situation est laissée à l’appréciation du juge, instaurant une insécurité juridique pour les artisans concernés.

 

Pourtant, les enjeux économiques sont concrets. Pour les boulangeries vendéennes, le 1er mai génère 25% de chiffre d’affaires de plus qu’un jour férié classique. Pour les fleuristes, cette journée peut représenter jusqu’à 10% de leur chiffre d’affaires annuel.

 

Ces dernières années, ce flou juridique s’est traduit par une multiplication des contrôles et des verbalisations. En 2024, cinq artisans vendéens ont été inquiétés avant d’être relaxés. En 2025, 22 boulangeries ont été verbalisées. Le cas le plus emblématique reste celui d’un boulanger parisien condamné à 80 000 euros d’amende pour avoir ouvert, avec des salariés volontaires et payés double !

 

Face à ces situations ubuesques, j’ai souhaité rétablir une logique de bon sens en posant un cadre légal clair, basé sur le volontariat des salariés, sans remettre en cause le caractère férié et chômé du 1er mai auquel je suis très attachée.

 

Je regrette que les groupes de gauche aient adopté une position caricaturale dans l’hémicycle, défendant une vision archaïque du monde du travail. Jusqu’ici, personne ne semblait s’indigner de pouvoir acheter une baguette ou un brin de muguet le 1er mai !

 

Grâce au soutien du gouvernement et à l’engagement de la ministre du Travail, la procédure accélérée a été enclenchée. Je forme désormais le vœu que l’Assemblée nationale adopte rapidement ce texte, avant le 1er mai 2026.