3 questions à Arthur Khandjian, Maire adjoint d’Issy-les-Moulineaux et Secrétaire national UDI aux Relations avec le Moyen-Orient

Blocus du Haut-Karabakh : entre mobilisation et quête d’unité pour une paix durable

Que se passe-t-il dans le Haut-Karabakh (Arménie) ?

Depuis 100 jours, l’Azerbaïdjan bloque le Haut-Karabakh de manière inhumaine et visible aux yeux du monde, maintenant ainsi fermé le seul corridor vital reliant l’Arménie et le Haut-Karabakh dans la région de Lachin. La position unanime de la communauté internationale, y compris celle de la France, est claire : Bakou doit mettre fin immédiatement et sans condition au blocus du corridor de Lachin. La communauté arménienne de France se mobilise pour la protection des droits des Arméniens du Haut-Karabakh : manifestations, déclarations, etc.

 

Quelles autres mesures sont prises par la diaspora arménienne de France pour résoudre le problème vital pour les Arméniens ?

L’attention mondiale est actuellement centrée sur la guerre en Ukraine, reléguant la question arménienne et la fermeture du corridor de Lachin au second plan. L’Azerbaïdjan profite de la situation, créant des problèmes pour les Arméniens d’Artsakh. Malgré les manifestations en France, aucune solution complète n’a été trouvée. Les intérêts nationaux dictent la politique étrangère française et celle d’autres pays. L’Arménie doit tirer des leçons et adopter des mesures efficaces pour résoudre la question de Lachin.

 

L’UE a mené une mission civile en Arménie, qui inclut également des gendarmes français. Dans quelle mesure cela peut-il influencer les ambitions militaires et territoriales de l’Azerbaïdjan ?

L’Union européenne et ses membres n’ont pas garanti la sécurité des Arméniens du Haut-Karabakh par une mission d’observation, contrairement à leur soutien rapide à l’Ukraine. La question arménienne et du Haut-Karabakh ne sont pas prioritaires pour les acteurs internationaux. Alors que l’Arménie souhaite un accord de paix avec l’Azerbaïdjan, le président azerbaïdjanais profère menaces et accusations, considérant l’intégration des Arméniens du Haut-Karabakh comme un problème intérieur.

 

Vous, en tant qu’acteur actif de la diaspora arménienne, croyez-vous-en la consolidation de la paix entre Erevan et Bakou ?

Comme on dit, le péché est toujours permis pour les forts. Malheureusement, l’Arménie est faible aujourd’hui, et l’Azerbaïdjan continue d’agir en toute impunité. Tant que l’Arménie ne sera pas forte, tant qu’elle ne rassemblera pas les forces de sa diaspora et de la population d’Artsakh, il sera impossible que notre position et nos exigences soient respectées. 

Si nous parlons de paix, nous devons être une force avec laquelle tout le monde, y compris nos ennemis, s’assoit pour négocier. Cette situation est très douloureuse et frustrante pour moi. 

La solution est simple : nous devons être unis, plus exigeants pour la sécurité de notre peuple et éviter les dangers des différents pièges.