Situation politique instable : quelles conséquences économiques ?

Flavien Neuvy, Maire de Cébazat (63), Conseiller départemental du Puy-de-Dôme et économiste

L’instabilité politique que notre pays vit depuis un an n’est pas sans conséquences sur l’activité économique. Elle vient impacter négativement la croissance et l’inquiétude des marchés se traduit concrètement par une hausse des taux souverains. L’OAT 10 ans [NDLR : forme de financement à moyen et long terme de l’État] de la France s’approche des 3,6% bien au-dessus du 10 ans espagnol ou portugais.

Nous nous rapprochons des taux italiens et le 30 ans français a même passé le cap symbolique des 4,5% le 2 septembre. Un niveau inédit depuis novembre 2011 au plus fort de la crise des dettes souveraines en Europe…

 

Cette rentrée 2025 s’opère donc sous une double incertitude politique et budgétaire. Oui parce que le problème serait trop simple si nous n’avions qu’un problème politique. La construction du budget 2026 et l’impérieuse nécessité de trouver des dizaines de milliards d’euros d’économies et/ou de recettes supplémentaires rendent le cocktail explosif. Le 12 septembre, l’agence Fitch rendra son verdict sur la notation de la France et une nouvelle dégradation n’est pas à exclure. Nous faisons partie des mauvais élèves de la zone euro et la poursuite de la hausse des taux est à craindre.

 

Alors quelles sont les conséquences économiques concrètes de l’incertitude d’une façon générale ? La littérature économique sur ce sujet est abondante et la recherche empirique a clairement démontré que l’incertitude a un impact négatif sur l’économie. Celle-ci induit une baisse persistante de l’investissement, de la consommation et, in fine, de l’emploi. À date, par exemple, personne ne sait qui va payer quoi ni combien dans le cadre du projet de loi de finances 2026. Les agents économiques (les entreprises et les ménages) adoptent un comportement rationnel et appliquent un principe de précaution. Tant qu’ils n’y verront pas plus clair, ils ralentiront leurs investissements. Les entreprises et les ménages peuvent facilement décaler la réalisation d’un projet. Cet attentisme nuit à la croissance, mais aussi, de fait, aux recettes de l’État. Moins de consommation, c’est moins de TVA.

 

Cette séquence politique et budgétaire n’est bonne pour personne et il est temps d’en sortir pour redonner un minimum de visibilité. Nous en avons collectivement besoin.

 

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