Nouveau Premier ministre, nouvelle méthode
Hervé Marseille, Président de l’UDI et Président du groupe Union centriste au Sénat
Depuis les législatives de 2022, notre pays a connu cinq Premiers ministres. Cette succession ne saurait tenir lieu de cap : seule une méthode claire, durable et partagée peut offrir la stabilité. À l’invitation du nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, je me suis rendu à Matignon ce jeudi 11 septembre pour contribuer, au nom de l’UDI et du groupe Union centriste au Sénat, à la définition d’un cadre de travail commun, fondé sur le dialogue.
Nous avons besoin d’un contrat de gouvernement : périmètre, méthode de travail, priorités, calendrier. Sans majorité absolue, il faut bâtir des compromis, incluant les socialistes afin de donner au pays la stabilité qu’il réclame. Pour y arriver, la clé est l’animation du socle parlementaire. Autour du Premier ministre, les présidents de partis et de groupes parlementaires qui soutiennent l’action du gouvernement doivent être pleinement associés.
Sur le budget, notre cap est double : responsabilité et équité. Les économies sont nécessaires ; le gouvernement de François Bayrou a eu raison de poser l’exigence mais elles doivent être ciblées et équitablement réparties. En parallèle, la justice fiscale doit s’exercer : une contribution accrue des patrimoines les plus élevés peut être envisagée. En revanche, la « taxe dite Zucman » n’est pas acceptable en l’état car elle toucherait à notre outil de production dès lors trouvons des mécanismes qui sollicitent les plus fortunés sans pénaliser l’investissement ni l’emploi.
Je veux remettre au premier plan un pouvoir d’achat trop souvent oublié. Depuis des mois, voire des années, il a été insuffisamment pris en considération. On se souvient qu’au plus fort de la Covid, la Nation rendait hommage à celles et ceux en première ligne et pourtant, nous avons laissé s’éloigner la question du pouvoir d’achat, qui inclut le logement. Les tensions sociales actuelles, parfois exprimées trop vivement, traduisent une aspiration légitime qu’il faut entendre.
Notre responsabilité collective est de préférer le dialogue au fracas, le compromis à l’immobilisme, et l’intérêt des employés, professions libérales, artisans et des familles. C’est l’esprit que j’ai porté à Matignon.

