Suspension des retraites : l’étrange défaite

Olivier Henno, Sénateur du Nord, co-rapporteur du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale et Secrétaire général de l’UDI chargé du projet

 

Cette suspension de la réforme des retraites est une triple déroute.

 

Une déroute politique parce que c’est l’un des acquis majeurs des deux quinquennats d’Emmanuel Macron qui est bradé sous la pression démagogique et cynique du Parti socialiste.

Ce renoncement trouve sa source dans la seule volonté de gagner du temps et de repousser une crise politique et un retour aux urnes inéluctable.

 

Une déroute économique et financière parce que le coût d’un tel renoncement va rapidement s’élever à 15 milliards par an. Les conséquences sur le pouvoir d’achat des salariés et des retraités seront considérables, de même que celles sur les charges des entreprises, et enfin sur l’endettement du pays.

 

Sur 3 400 milliards de dettes, la dette sociale représente plus de 2 000 milliards et le gouvernement fait le choix de laisser filer cette dette sociale.

 

C’est enfin une déroute morale, car la France fait le choix de sacrifier les jeunes générations qui cotisent au profit de celles et de ceux qui pourront prendre leur retraite un trimestre plus tôt. Cet abandon est en réalité une étrange défaite qui résulte, toujours selon Marc Bloch : “l’ignorance du passé, de l’incompréhension du présent, mais surtout du sacrifice du futur.”