Cambriolage du musée du Louvre : un terrible coup pour le patrimoine culturel
Josy Carrel-Torlet, Secrétaire nationale UDI à la culture, Conseillère municipale de Crépy-en-Valois et directrice du développement du Centre des Monuments nationaux
L’impressionnant cambriolage de bijoux et de joyaux de la couronne au musée du Louvre a non seulement secoué le monde de l’art et du patrimoine culturel, mais aussi chacun d’entre nous tant les œuvres volées sont porteuses de symbolique.
L’enquête judiciaire est en cours, les commissions et missions parlementaires jouent leur rôle et, en ces temps où d’aucuns réclament des têtes, ce sinistre évènement tourne à la récupération, voire à l’instrumentalisation politique. La presse étrangère, quant à elle, a largement couvert l’évènement en oubliant parfois que cette criminalité internationale, qui vise des œuvres d’art et axée sur la valeur monétaire des pierres et des matériaux, est en recrudescence depuis plus de dix ans dans de nombreux pays.
Ce braquage met en lumière les défis de la sécurité dans nos institutions culturelles, mais aussi l’importance de protéger notre héritage face à ces menaces.
Nous avons la chance d’avoir des dirigeants culturels de grande qualité (d’ailleurs la Présidente du Louvre a alerté dès sa nomination sur les problèmes de sécurité et de sûreté du musée), des agents d’accueil et de surveillance formés, des procédures établies. Certes il demeure des failles, des marges de progression, la preuve en est malgré le raccordement des installations techniques à des postes de sécurité, voire au ministère de l’intérieur, à une numérisation des collections, à la formalisation de règlements internes de sécurité ou de plans de sauvegarde.
Le gigantisme de la tâche de sécurisation des biens est immense ramené au patrimoine national.
Pour autant, nous avons l’exemple récent de la reconstruction de Notre-Dame-de-Paris. Le succès de sa restauration ne s’explique pas uniquement par l’exceptionnelle souscription et campagne de dons dont elle a bénéficié. Les questions de gouvernance, le facteur temporel, les cadres réglementaires et les innovations techniques ont également constitué des éléments essentiels de ce chantier.
Aujourd’hui la sécurité ne concerne plus uniquement l’institution culturelle, mais ses abords et une meilleure coordination et protection de ceux-ci. Par ailleurs, la protection mécanique des œuvres évolue rapidement, le temps de sa mise en œuvre doit en tenir compte en ciblant et en priorisant des œuvres patrimoniales.
L’urgence est bien entendu de tout faire pour retrouver ces biens nationaux, mais aussi de traiter la sécurité de notre patrimoine avec une approche systémique pragmatique et ciblée.

