Prix Sakharov 2025 remis à deux journalistes emprisonnés
Pascal Hureau, Adjoint au Maire de Montrouge chargé des Relations européennes
Les dirigeants des groupes politiques du Parlement européen ont décidé le 22 octobre dernier d’attribuer le prix Sakharov 2025 pour la liberté de pensée aux journalistes emprisonnés Andrzej Poczobut, de Biélorussie, et Mzia Amaglobeli, de Géorgie.
Tous deux sont devenus des symboles puissants dans la lutte pour la liberté et la démocratie. Ils ont été emprisonnés pour avoir critiqué publiquement, respectivement, les régimes d’Alexandre Loukachenko et du gouvernement géorgien. En annonçant les lauréats dans l’hémicycle, la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, a notamment déclaré : « En décernant le prix Sakharov 2025 pour la liberté de pensée à Andrzej Poczobut, de Biélorussie, et à Mzia Amaglobeli, de Géorgie, nous rendons hommage à deux journalistes dont le courage est une source d’inspiration pour tous ceux qui refusent d’être réduits au silence. Tous deux ont payé un lourd tribut pour avoir dit la vérité au pouvoir, devenant ainsi des symboles de la lutte pour la liberté et la démocratie.»
Décerné pour la première fois en 1988 à Nelson Mandela et Anatoli Marchenko, le prix Sakharov pour la liberté de l’esprit est la plus haute distinction accordée par l’Union européenne dans le domaine des droits de l’homme. Il récompense des personnes, des groupes et des organisations qui ont apporté une contribution exceptionnelle à la protection de la liberté de pensée. Grâce à ce prix, doté de 50 000 €, et au réseau qui y est associé, l’Union européenne assure aux lauréats un soutien moral et une reconnaissance officielle. Plusieurs lauréats, dont Nelson Mandela, Malala Yousafzai, Denis Mukwege et Nadia Murad, ont ensuite remporté le prix Nobel de la paix.
Ne devrait-il pas avoir une portée politique plus importante ?
Dans le contexte mondial actuel marqué par la polarisation et la montée en puissance des régimes autoritaires, la voix de l’Europe se fait ainsi entendre pour rappeler notre attachement à la liberté et à la démocratie. Le rayonnement de nos valeurs peut contribuer à un peu plus d’unité politique, sinon en être une des conditions fondamentales.

