Projet de loi de financement de la sécurité sociale : Ne sacrifions pas le thermalisme, une médecine curative et préventive au service de tous
Marie-Pierre Montoro-Sadoux, Vice-présidente de la Région Auvergne-Rhône-Alpes déléguée au Thermalisme
Le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026 arrive en séance publique après avoir été rejeté en commission des Affaires sociales. Et pourtant, certaines de ses mesures les plus sensibles n’apparaissent pas dans les articles du texte… mais uniquement dans l’ONDAM, son volet strictement budgétaire.
Parmi elles, une évolution dont l’impact réel est aujourd’hui sous-estimé : la baisse du taux de prise en charge des cures thermales par l’Assurance maladie et la suppression de l’exonération du ticket modérateur pour les patients en affection de longue durée (ALD). Des économies, évaluées à 0,5 milliard d’euros, sont programmées sans prises en compte des études scientifiques, sans débat et sans information aux premiers concernés.
Pourtant, le thermalisme ne représente que 0,1 % des dépenses de santé, pour plus de 500 000 patients chaque année. Ceux qui ont recours aux soins thermaux sont souvent confrontés à des douleurs chroniques, à des maladies rhumatismales, à des troubles anxieux ou dermatologiques. Ce sont des personnes que notre système de santé a le devoir de protéger, pas de renvoyer vers un renoncement aux soins.
Sans oublier que partout en France, des villages et villes thermales font vivre nos territoires. Elles font partie de notre patrimoine et de notre équilibre territorial. Leur activité représente des milliers d’emplois, plus d’un milliard d’euros de retombées économiques et un levier de dynamisme rural et montagnard.
C’est pourquoi les élus UDI, Centristes et Apparentés de la Région Auvergne-Rhône-Alpes demandent au Gouvernement de mandater la Haute Autorité de Santé pour reconnaître officiellement le service médical rendu (SMR) des cures thermales et étudier le remboursement des formats plus courts, mieux adaptés aux modes de vie actuels.
Ne laissons pas s’éteindre une médecine française d’excellence, à la fois humaine, préventive et territoriale au nom d’un « recentrage sur les soins les plus efficients ». Le thermalisme soigne autrement, mais il soigne vraiment !
Et c’est aujourd’hui qu’il faut le défendre lors de l’examen du PLFSS 2026.
