Attentats terroristes du 13 novembre 2015, une nuit d’effroi

Éric Schahl, Conseiller régional d’Île-de-France et Président de la Fédération UDI de Paris

 

De la manière que nous nous souvenons tous précisément de ce que nous faisons le 11 septembre 2001 lorsque les tours jumelles se sont effondrées, nous savons tous où nous étions, il y a 10 ans, le soir du vendredi 13 novembre 2015, lorsque la furie djihadiste a frappé Paris et que nous découvrions avec effroi la progression des virées meurtrières des commandos.

 

Pour nous, Parisiens, le souvenir de cette tragédie est encore plus ancré dans nos mémoires. Peu d’entre nous ne connaissaient, au moins au deuxième degré, un parent ou un proche d’une des 130 victimes décédées ou des 413 grièvement blessées de cette barbarie. Les dizaines de milliers d’entre nous qui étaient, dans le XIe arrondissement, terrés dans des restaurants ou à leur domicile découvraient une peur inédite en occident depuis des décennies.

 

Mon souvenir personnel, c’est celui de ce panneau « Je suis Charlie » au fronton du Bataclan que j’avais pris en photo lors de la marche du 11 janvier 2015 qui avait rassemblé 2 millions de personnes à Paris quelques jours après l’attentat de Charlie Hebdo. Le cortège menait de la République à la Nation. Qui aurait pu imaginer que dix mois plus tard, le Bataclan serait la principale cible de cette nuit de terreur ?

 

Dans les mois qui ont suivi, Paris et la France ont fait nation. Nous avons su nous rassembler sur l’essentiel pour adapter notre législation à la nouvelle menace terroriste et doter nos services des moyens de la combattre. Nous avons connu des succès, bien qu’elle n’ait jamais disparu.

 

Nous avons également mené un combat interne contre la radicalisation en nous adossant à nos principes : la République et la laïcité. Mais qui peut affirmer avec certitude que ce combat a été gagné ? À certains égards, la République et la laïcité ne sont-elles pas continuellement harcelées et abimées par ceux qui défendent un autre modèle ? Peut-on se dire que certaines de nos valeurs n’ont pas, au moins en partie, reculé en dix ans ? Au sein même de la classe politique, un extrême comme l’autre ne participent-ils pas à éroder ces fondamentaux que nous pensions être notre bien commun immuable ?

 

Le combat contre la menace terroriste ne doit pas faiblir et doit s’adapter aux nouvelles formes de radicalisation. C’est entendu. Mais un autre combat doit mobiliser l’ensemble de la Nation – et nous y avons chacun d’entre nous une part à jouer – c’est celui de la transmission des valeurs républicaines qui sont le socle vivant de la Nation.