Bataclan : dix ans après
Fabien Dansin, Adjoint au maire chargé de la Sécurité de Saint-Leu-la-Forêt (95)
Dix ans ont passé depuis cette nuit tragique du 13 novembre 2015.Dix ans depuis que la France a été frappée en plein cœur, au Bataclan, dans les rues de Paris, dans sa chair et dans son âme. Les morts, les blessés, les traumatismes psychologiques, les familles endeuillées : autant de vies brisées par un acte terroriste d’une violence inouïe.
Il y a eu un avant et un après.
Depuis, notre pays s’est profondément transformé. Face à la menace, des réponses institutionnelles et sécuritaires ont été apportées :
L’état d’urgence, d’abord temporaire, a été intégré au droit commun ;
La loi « Renseignement » (2015) et la loi « SILT » (2017) ont étendu les pouvoirs d’enquête et de surveillance -écoutes, géolocalisations, perquisitions, mesures individuelles de contrôle administratif (MICAS) ce qui permet à la fois la prévention et la répression.
L’opération Sentinelle a ancré la présence militaire dans nos espaces publics.
Les règles d’engagement ont été actualisées, et la notion de « tuerie de masse » intégrée à la doctrine d’intervention.
L’État a également choisi de renforcer, les effectifs de nos forces de sécurité.
Mais la menace a évolué. La radicalisation se fait plus diffuse, les modes d’action plus imprévisibles. Nos policiers, gendarmes, militaires, douaniers et policiers municipaux sont confrontés à des missions toujours plus nombreuses et complexes, souvent dans des conditions difficiles. Pourtant, ils restent présents, engagés, dévoués.
À tous celles et ceux qui portent l’uniforme, je veux dire merci.
Merci pour votre courage, votre sang-froid, votre sens du devoir. Merci pour la protection que vous offrez chaque jour à nos concitoyens.
Nous pouvons, et nous devons, continuer à renforcer la prévention, la coopération entre services, la formation, et la réactivité de nos forces car le terrorisme ne disparaîtra pas.
Nous devons aussi préserver cet équilibre précieux entre sécurité collective et libertés individuelles, qui fonde notre pacte républicain. C’est dans cette recherche d’équilibre, dans cette exigence de justice et d’unité, que se trouve la véritable résilience française.
Enfin, j’ai une pensée particulière pour un Saint-Loupien, victime du drame du Bataclan ; Gilles LECLERC, nous ne t’oublions pas.