Canicules : les écoliers de Marseille souffrent des bâtiments scolaires vétustes

Frédéric Guelle, Conseiller métropolitain Aix-Marseille-Provence, Conseiller d’arrondissement des 9e et 10e de Marseille, Vice-président de la RTM, régie transports métropolitains, et professeur

 

Chaque été, Marseille suffoque. Mais cette fin d’année scolaire 2025 franchit un cap alarmant : des élèves font des malaises en classe, des enseignants interrompent leurs cours faute de conditions minimales.

Dans certains établissements, les températures frôlent les 40°C. Les coupables ? Des bâtiments scolaires inadaptés, vétustes, aux grandes verrières transformées en serres brûlantes. Des salles chauffées au vidéoprojecteur sans brasseur d’air et non reliées à un puits provençal, un comble !

 

En 2022, lors de son déplacement à Marseille, le président de la République, Emmanuel Macron, avait lancé un plan d’investissement de 1,8 milliard d’euros pour rénover les écoles. Un plan ambitieux, censé corriger des décennies d’abandon. Mais trois ans plus tard, les effets tardent à se concrétiser. Sur le terrain, les élèves continuent de souffrir, les enseignants de subir.

 

La mairie de Marseille, dirigée par Benoît Payan, est vivement critiquée. Malgré les alertes répétées des syndicats, des parents et des équipes éducatives, aucune anticipation sérieuse n’a été menée face aux canicules devenues structurelles. Aucun plan d’urgence, aucune adaptation des rythmes ou des espaces. La Ville semble dépassée, spectatrice d’une situation pourtant bien prévisible.

 

Dans ce contexte, la « reconquête du mois de juin » est une illusion. Comment apprendre dans des salles étouffantes ? Comment enseigner quand l’attention des élèves s’effondre dès 9h du matin, quand l’air devient irrespirable ? Les enseignants, épuisés, font ce qu’ils peuvent : cours abrégés, sorties improvisées à l’ombre, ventilation artisanale.

(révisions pour le brevet des collèges sous la canicule à Marseille)

L’école marseillaise n’a pas besoin de promesses, elle a besoin d’actes. Si le plan « Marseille en Grand » voulait incarner un renouveau, cette canicule rappelle cruellement que la modernisation des écoles reste un chantier en retard, mal piloté, loin des réalités du terrain.

 

En 2025, faire enseigner dans une salle surchauffée à Marseille n’est pas un fait divers, c’est une faute politique majeure.