Catastrophes climatiques : le compte à rebours s’accélère
Alex Joubert, membre du Bureau national, candidat Verts Démocrates aux législatives de 2022 et expert du covoiturage domicile-travail
400 000 Européens frappés par des inondations extrêmes, 50 000 décès attribués à des vagues de chaleur caniculaires ; 45 000 Européens touchés par des feux de forêts exceptionnels : c’est le triste bilan 2024 du rapport annuel de l’Organisation météorologique mondiale.
Vous avez aimé cette première partie ? La suite du spectacle s’annonce salée. Météo France dressait il y a quelques jours le tableau d’une France avec un réchauffement de +4 °C par rapport à la période préindustrielle, prévoyant une multiplication par 10 des jours de vagues de chaleur, des températures supérieures à 40°C qui deviendront la norme, et des évènements de sécheresse s’étalant sur plusieurs années consécutives : des conditions extrêmes poussant les écosystèmes aux confins de leurs capacités d’adaptation physiologiques.
Heureusement, l’ampleur de la dette climatique que nous imposerons aux générations futures est encore entre nos mains : chaque demi-degré compte et d’après le GIEC, les politiques d’atténuation du changement climatique ont déjà permis l’émissions de 6 milliards de tonnes de CO2e par an, soit davantage que les émissions américaines ! La France avance aussi, notamment grâce aux politiques conduites par les collectivités locales, mais pas assez vite : nos émissions n’ont baissé que de 1,8% en 2024, soit trois fois moins que nos objectifs, principalement en raison du retard pris dans les transports du quotidien.
L’horizon du statu-quo et du catastrophisme n’est donc pas indépassable, mais cela supposera inévitablement des efforts de sobriété et d’évolution des comportements de mobilité qui iront bien au-delà des timides ZFE que le Rassemblement National et leurs complices tentent de torpiller, pour le plus grand plaisir des pétroliers kazakhs et saoudiens. Raymond Barre disait que « les Français ne vivront pas heureux au paradis des idées fausses » : il serait faux de croire que l’Europe évitera le scénario catastrophe d’un dérèglement climatique hors de contrôle sans assumer la moindre contrainte dans nos modes de vie.
C’est d’ailleurs ce qu’ont parfaitement compris les députés LFI partis en Boeing 787 “observer” les élections présidentielles équatoriennes pendant ces belles vacances de printemps !