Écouter, orienter, protéger : notre responsabilité locale face aux violences faites aux femmes

Karine Lucas, 1re adjointe au maire de Couzon-au-Mont-d’Or et Conseillère régionale Auvergne-Rhône-Alpes, membre du groupe UDI, Centristes et Apparentés

Chaque jour, dans nos communes, nous voyons combien la lutte contre les violences faites aux femmes ne se limite pas à la loi ou aux tribunaux.

Elle commence ici, sur le terrain, dans un bureau de mairie, au Centre communal d’action sociale (CCAS), dans une école ou au détour d’un rendez-vous administratif. Derrière une demande de logement ou d’aide financière se cache parfois une histoire de peur, d’emprise, de silence. C’est là que tout commence : par une écoute, une main tendue et un mot qui brise l’isolement.

En tant qu’élue, je vois le rôle essentiel de nos agents du CCAS. Ils accueillent sans jugement, rassurent, orientent vers la Caisse d’allocation familiale (CAF), les associations comme le Centre d’information sur les droits des femmes et de la famille (CIDFF) et Filactions, ou vers le 3919, qui assurent aide juridique, accompagnement vers l’emploi, médiation familiale. Ils savent que, pour une femme victime, être entendue une première fois peut changer le cours d’une vie.

Nos communes mettent aussi en place des solutions concrètes, notamment grâce à un réseau intercommunal solide : boutons d’alerte disponibles au CCAS avec le soutien de la Région, appartements relais mis en place par l’intercommunalité, dispositifs de relogement d’urgence portés par la Métropole.

Mais la prévention reste essentielle. Dans nos établissements scolaires, nous sensibilisons les jeunes à la notion de respect et de consentement, en utilisant par exemple le « violentomètre », un outil simple et pédagogique pour aider à identifier les comportements abusifs. Et dans l’espace public, le dispositif « Angela », déployé dans plusieurs commerces partenaires, permet à toute personne se sentant en danger de demander discrètement de l’aide. Ces initiatives rappellent que la lutte contre les violences passe aussi par l’éducation, la vigilance et la solidarité collective.

Écouter, orienter, protéger : ces trois mots résument notre mission. C’est dans cette attention du quotidien que se construit une société plus juste et plus sûre.