Entre bilan et perspectives

Christophe Naegelen, Président délégué du groupe Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (LIOT) à l’Assemblée nationale, Député des Vosges

Nous avons entendu mardi soir un président qui tentait de défendre son bilan, mais qui essayait aussi de tirer des perspectives.

Après avoir parlé de la scène internationale sur laquelle il s’est focalisé depuis la dissolution, il a eu des paroles fortes et justes sur la politique du Premier ministre israélien.

 

Ses ambitions internationales semblent se fracasser sur la réalité brutale de l’état de nos finances publiques. Comment, en effet, espérer une indépendance de notre pays sans budget maîtrisé ? Et comment ne pas comparer les mots du président Macron de 2017, qui à raison fustigeait les gouvernements dépensiers, et ceux du président Macron de 2025, qui assume avoir laissé déraper le budget de 80 milliards de trop en 2022 et de 30 milliards en 2023. À la suite de l’intervention d’Agnès Verdier-Molinié, Présidente de la Fondation IFRAP, nous n’avons toujours pas de réponses précises sur nos finances publiques, et malheureusement, nous ne saurons toujours pas quelle place le travail, valeur qui devrait faire notre fierté, mais qui est aujourd’hui toujours trop taxée et pas assez valorisée, occupe.

On peut le regretter.

 

Grand défenseur de la décentralisation, on peut regretter de ne pas avoir de réponses aux questions légitimes sur l’accompagnement de nos collectivités territoriales : communes, départements et régions permettent souvent au service public de tenir, au plus près des habitants.

 

On peut néanmoins se féliciter qu’il ait repris, à la suite du ministre de la Justice Gérald Darmanin, ma proposition de loi de faire participer les détenus incarcérés et définitivement condamnés à une partie des dépenses engendrées par leur incarcération. Ce n’est que justice et, d’ailleurs, cette proposition est soutenue par une majorité de Français.

 

Pour conclure, on peut dire que, du fait de la perte de sa majorité, même relative, à l’Assemblée nationale, le président de la République a une carence de moyens et une réelle limite dans sa possibilité d’action. Après cette longue soirée, on peut se dire que, si la parole est d’argent, le silence est d’or ; nous aurions pu passer une soirée plus dorée.