La décision est prise. Elle sera officialisée lors du congrès extraordinaire de l’UDI qui se tiendra le 15 décembre à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) : ce parti de centre droit conduira sa propre liste aux élections européennes du 26 mai 2019. Un horizon encore lointain que Jean-Christophe Lagarde, le patron du mouvement centriste – créé par Jean-Louis Borloo en 2012 –, entend préparer avec le plus grand soin. Le slogan de campagne est déjà choisi : « Une France forte dans une Europe fédérée. »
Les premiers tracts seront distribués dans les prochains jours. La campagne d’affichage démarre la semaine prochaine. Dopé par les intentions de vote qui oscillent, selon les enquêtes d’opinion, entre 3,5 % et 4 %, le président de l’UDI juge ce combat essentiel : « L’Europe, c’est l’ADN de notre mouvement. Nos électeurs ne comprendraient pas que nous ne soyons pas en première ligne. Que ce soit sur l’énergie, le terrorisme, la question migratoire ou l’environnement, nous avons beaucoup à dire », affirme le député de Seine-Saint-Denis, qui a pris soin, avant de communiquer sa décision, de s’assurer du soutien des parlementaires, et notamment du puissant groupe Union centriste au Sénat.
Aujourd’hui parfaitement raccord avec Jean-Christophe Lagarde, Hervé Marseille, le chef des sénateurs centristes, avoue avoir été découragé par les « réponses évasives » de la majorité quand lui et ses amis envisageaient encore de faire liste commune avec les marcheurs. « A chaque fois que nous leur avons tendu la main, nous avons eu droit à des réponses dilatoires. Maintenant, il est trop tard pour faire le rassemblement. »
La liste UDI sera ouverte. « Nous avons vocation à accueillir tous ceux qui ne se reconnaissent ni dans la ligne Macron, ni dans la ligne Wauquiez, ni dans la ligne Dupont-Aignan. Et ça fait du monde », explique Lagarde, qui dévoilera, au début de l’année prochaine, le premier de liste et les quelques têtes d’affiche qu’il espère bien enrôler d’ici là : « Des discussions sont en cours. Rien ne presse. L’urgent, c’était de nous mettre en ordre de bataille. C’est fait. »
Interrogé sur le dîner qui a rassemblé, fin novembre à l’Elysée, autour d’Emmanuel Macron, Alain Juppé et Jean-Pierre Raffarin notamment, l’ex-soutien de François Bayrou pendant la campagne présidentielle de 2007 ne semble ni impressionné ni découragé par ce qui s’annonce comme une alliance possible entre une partie de la droite modérée et LREM dans la perspective des européennes. « Le combat pour l’Europe, aujourd’hui en danger de mort, mérite mieux que des réunions secrètes ou de vieilles tambouilles électorales. »