Finances publiques : urgent d’agir !
Vincent Delahaye, Sénateur de l’Essonne et Membre de la Commission des finances au Sénat
L’état catastrophique de nos finances publiques (170 milliards d’euros de déficit en 2024, soit 35 % de nos dépenses, et 3 300 milliards d’euros de dette, l’équivalent de dix années d’impôts) nécessite des actions urgentes et efficaces.
Les « efforts » inclus dans le budget 2025 sont largement insuffisants. Et pour 2026 on ne voit malheureusement rien venir, si ce n’est des éternels discours sur la méthode et la volonté.
Comme nous sommes les champions du monde des impôts, on entend la petite musique – y compris au sein du gouvernement – des augmentations de la fiscalité : suppression de niches fiscales, réduction de l’abattement de 10% sur les retraites, maintien de la contribution sur les hauts revenus… Augmenter les impôts, c’est ce qu’on sait faire de mieux.
Mais pour notre économie c’est une catastrophe !
Il est grand temps de s’attaquer aux dépenses publiques, qui consomment une grande partie de notre richesse et qui ont augmenté de plus 60 milliards en 2024. Pas pour « maîtriser l’augmentation des dépenses » comme le dit le président de la Cour des comptes. Cela n’a jamais marché…
Il faut vraiment réduire la dépense, et dans des proportions importantes. Michel Barnier, ancien Premier ministre, parlait de 60 milliards pour 2025. François Bayrou parle pour 2026 de 40 milliards. Au-delà de la querelle de chiffres, ce qui importe c’est de le faire. Réellement.
Sans laisser croire que l’effort pourrait être concentré sur quelques-uns et que la grande masse y échapperait, ce dont rêve tout responsable politique (la démagogie n’est jamais loin). Le Sénat a fait des propositions pour réduire la dépense. Il en fera encore dans les mois qui viennent. Il faudrait qu’il soit entendu.
Mais pour cela il faut du courage, vertu rare en politique. Encore plus par les temps qui courent…
Et pourtant on en aurait un besoin indispensable et vite !