Jean-Christophe Lagarde signe une tribune pour que Carlos Ghosn soit jugé en France

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Il y a près d’un an, le 19 novembre 2018 à Tokyo, Carlos Ghosn, Président de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi Motors, fut arrêté par la justice japonaise. Une arrestation soigneusement mise en scène afin de donner toute l’ampleur médiatique à la chute d’un patron d’envergure mondiale ayant réalisé les redressements industriels les plus spectaculaires avec Nissan et Mitsubishi et porté Renault à la tête de l’industrie automobile mondiale à travers l’Alliance.

Placé à l’isolement 130 jours dans la prison de Kosugé, Monsieur Ghosn dut supporter un régime de détention particulièrement dur et dégradant.
La longueur et la brutalité de sa détention, ajoutées à l’impossibilité d’avoir accès à l’intégralité de son dossier, l’interdiction depuis plus de six mois d’avoir le moindre contact avec son épouse, soulignent, à ce jour, un acharnement judiciaire évident, dans un pays où l’aveu est au cœur du système pénal et 99,4 % des inculpés sont condamnés.

Il apparaît que le but recherché ici est moins de trouver des raisons objectives aux traitements infligés que de mettre Carlos Ghosn hors-jeu. Il ne fait désormais plus de doute que ce qui se joue est avant tout l’épisode d’une guerre économique, qui vise, par tous les moyens, à se défaire de la tutelle française sur Nissan. En effet, la feuille de route de Carlos Ghosn avant son retrait des affaires était connue depuis le début de l’année 2018 : il s’agissait de procéder à davantage d’intégration entre les constructeurs, ce dont les Japonais ne voulaient pas. 
Le résultat est connu : la manière dont ce refus s’est incarné a tout d’une stratégie à la Gribouille puisque, au bout du compte, il n’y aura eu dans cette affaire que des vaincus ainsi que l’attestent la chute des résultats et la perte de valeur des deux entreprises de plusieurs milliards d’euros. 

Carlos Ghosn n’est ni au-dessus des lois, ni redevable d’une justice d’exception, mais il a droit à la justice. Or, depuis le début de l’affaire, les traités internationaux sur les droits de l’Homme que le Japon, pays membre du G7 a ratifié, ont été violés à plusieurs reprises. 

Il n’appartient pas aux autorités françaises de se substituer à la justice, surtout quand elle relève d’un pays étranger, mais au nom de quoi pouvons-nous accepter dans son cas, l’abandon de principe que nous nous plaisons à rappeler ? 
Ce qui est en jeu ici dépasse sa seule personne. Il s’agit de présomption d’innocence, de droit de la défense et de droit à un procès rapide et équitable.
Quand un de nos compatriotes est confronté à de graves manquements au devoir d’impartialité à l’étranger, n’est-il pas légitime de lui porter assistance ?
Il s’agit de justice. Tout simplement. Et pour que celle-ci s’exerce, nous demandons à l’État français de mettre tout en œuvre afin que Carlos Ghosn soit rapatrié en France pour y être jugé dans le cadre d’un procès équitable. 

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