Journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire

Nathalie Marchal, Adjointe au maire de Vincey (88), Déléguée départementale UDI des Vosges et chargée d’instruction sociale

 

Chaque jour, des milliers d’élèves subissent des violences répétées sous formes multiples : verbales, physiques, psychologiques ou en ligne. Le harcèlement, aggravé par le numérique, s’étend désormais au-delà des murs de l’école.

 

En cette journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire, il nous revient de nous rappeler collectivement que sa prévention et sa prise en charge sont avant tout des démarches collectives, globales, coordonnées et continues.

 

Lutter contre le harcèlement scolaire, c’est d’abord apprendre à repérer ce qui n’est pas toujours visible. Il est donc important d’être vigilant aux signaux faibles. Agir commence par leur repérage : un isolement, un repli, des bouleversements dans le comportement qui doivent alerter. La prévention quant à elle, ne se résume pas à des interventions ponctuelles. Cela implique de briser le silence, d’installer une culture du respect et de l’empathie dans les établissements, en formant les enseignants, en impliquant les familles, en responsabilisant les élèves et en mobilisant le tissu associatif et les élus.

 

Lorsqu’une situation de harcèlement est confirmée, la protection immédiate de la victime doit être la priorité absolue. Avant toute démarche, il faut garantir la sécurité physique et psychologique. Écouter, croire, accompagner, sont trois gestes essentiels pour rompre le silence et restaurer la confiance. Cette protection suppose une réaction rapide, coordonnée et bienveillante : mise à l’abri, écoute attentive, dialogue avec la famille, accompagnement psychologique si nécessaire. Cette protection doit aussi s’étendre aux familles, souvent déstabilisées et démunies face à la souffrance de leur enfant.

 

Dans les territoires ruraux et semi-ruraux, la proximité entre les acteurs est un atout précieux. La connaissance mutuelle des différents partenaires (écoles, élus, associations ou services sociaux) facilite une mobilisation rapide. Elle permet un suivi individualisé et une connaissance fine des situations. Cependant, elle suppose une vigilance particulière pour préserver la confidentialité, l’éloignement des structures spécialisées peuvent freiner la parole. Il est donc d’autant plus important d’encourager la coopération et la mise en réseau des intervenants. Ce maillage est notre meilleur allié contre l’indifférence et le silence, il nous permet d’intervenir tôt.

 

Agir contre le harcèlement scolaire, c’est affirmer un principe simple : aucun enfant ne doit avoir peur d’aller à l’école. C’est un engagement que nous devons porter ensemble, avec constance, bienveillance et détermination.