La « France monde » grâce à ses Outre-mer
Texte d’Éric Hélard, Secrétaire national UDI aux Outre-mer
Notre pays est l’un des premiers d’Europe à développer une stratégie indo-pacifique : c’est l’un des enjeux de la tournée que vient d’effectuer le Président de la République dans le sud-ouest de l’océan Indien, dont Madagascar, une première depuis Jacques Chirac.
L’occasion pour le Chef de l’État de se pencher sur la situation de Mayotte, où la reconstruction se fait attendre quatre mois après le passage du cyclone Chido : une loi-programme de rattrapage économique et social de 3,2 milliards d’euros a été annoncée. L’UDI sera vigilante pour que les promesses soient suivies d’effet. Mais la volonté est forte de sortir le territoire de la détresse constatée sur place.
À La Réunion, le plus peuplé des territoires d’outre-mer avec 880 000 habitants, des mesures ont été annoncées pour faire face aux dégâts provoqués par le cyclone Garance et l’épidémie mortelle de chikungunya en cours. Là aussi, notre président Hervé Marseille sera attentif à la concrétisation des moyens promis.
En sus des drames subis par ces territoires et des aides attendues, l’enjeu du déplacement présidentiel est géostratégique : rappelons que notre pays détient le deuxième espace maritime du monde (10 millions de km²), dont 27 % dans cette partie du globe.
Avec les îles Éparses, très convoitées, sans compter Mayotte, nous contrôlons plus de la moitié de la surface du canal du Mozambique, carrefour stratégique du transport maritime international : riche en hydrocarbures et en ressources de pêche, la région est visée par la Chine, les États-Unis, la Russie ou l’Inde, qui entendent bien y renforcer leur influence.
D’où l’importance de nos forces militaires sur place et des moyens économiques importants par rapport aux pays alentour.
La France souhaite intégrer progressivement Mayotte à la Commission de l’Océan Indien (COI), qui rassemble cinq États de la région : Madagascar, l’île Maurice, les Comores, les Seychelles, et la France à travers La Réunion.
Mais notre influence est fortement contestée, les nombreuses ingérences étrangères en attestent. Madagascar nous dispute les îles Éparses et les Comores revendiquent Mayotte.
Il nous faut donc réaffirmer avec force nos ambitions de puissance régionale tout en affichant notre volonté de coopération renforcée avec les États riverains.
C’est ainsi qu’avec l’Outre-mer, la France continuera à compter dans le monde.