L’énergie comme source d’attractivité
Éric Roux, Secrétaire national UDI à l’énergie
L’attractivité de la France est intimement liée à sa compétitivité en matière de coût de l’électricité, de la qualité de ses infrastructures énergétiques et à ses entreprises innovantes, en somme, à un accès à une énergie bas carbone à un coût maîtrisé.
L’électricité française est la plus compétitive d’Europe, avec un prix de gros, en 2026, aux environs de 60 euros du MWh. Dans ce cadre, la qualité des infrastructures, et particulièrement celle des réseaux électriques, est essentielle. À cette fin, la France, via le réseau de transport d’électricité (RTE), va investir 100 milliards d’ici 2040 pour accompagner les groupes industriels dans leur stratégie de décarbonation. Cette action est vitale pour la gestion du réseau européen, contribuant par là même à notre souveraineté. Dans ce cadre, huit pays européens se sont associés pour créer l’Alliance pour l’innovation des gestionnaires de réseau de transport.
Au-delà des grands groupes industriels français, leaders européens comme EDF, Total ou Engie, notre pays possède des entreprises de taille intermédiaire (ETI) qui contribuent au quotidien à l’attractivité de notre territoire. Ainsi, des entreprises de services énergétiques telles qu’Idex Énergies ou Dalkia apportent des solutions en matière de chauffage urbain ou d’efficacité énergétique, en coconstruisant avec les collectivités et les entreprises locales des solutions énergétiques adaptées à chaque territoire, permettant de contribuer à leur stratégie d’attractivité territoriale et de construire de véritables stratégies énergétiques locales.
L’innovation en matière énergétique, levier essentiel de notre attractivité, fait partie de l’ADN de nos entreprises. Ainsi, dans le secteur des batteries, les partenariats entre industries et organismes de recherche permettent de développer des innovations françaises de premier plan. À titre d’exemple, le groupe Stellantis s’est associé au CEA afin de développer des technologies de cellule de batterie de nouvelle génération, offrant des performances supérieures, une plus longue durée de vie et une empreinte carbone réduite à un coût compétitif.
Évoquer l’innovation ne peut se faire sans mettre en avant le potentiel de l’intelligence artificielle comme levier de croissance dans le secteur de l’énergie. Ainsi, l’intelligence artificielle (IA) se révèle être un vecteur stratégique pour contribuer à transformer les différentes filières énergétiques et à renforcer leur résilience, notamment en permettant de mieux prédire et ajuster les besoins de consommation, et donc d’améliorer le pilotage de leur production et de sécuriser leur injection dans le réseau. On peut citer l’exemple du partenariat entre la licorne française Mistral et le groupe Total Énergies, afin d’améliorer la performance du groupe dans le domaine des énergies bas carbone, en créant notamment un laboratoire d’innovation commun centré sur l’IA. À ce stade, il convient de nuancer l’apport de l’IA en matière de décarbonation, car l’IA nécessite une forte consommation d’électricité. Gageons que les innovations à venir, notamment en matière d’efficacité énergétique, permettront d’améliorer cette problématique.
Le développement de champions français du cloud tels qu’OVH et la volonté politique de créer 35 data centers d’IA prêts à l’emploi supplémentaires sur le territoire national (sur un total d’environ 300 centres) vont faire de la France un pays européen phare en matière de développement de l’IA.
En conclusion, la France a toujours su valoriser, ces 50 dernières années, son potentiel industriel en se réinventant et en mettant la filière nucléaire au cœur de la stratégie énergétique de notre pays (EPR2, SMR), tout en offrant un mix énergétique diversifié, avec l’enjeu de développer des filières industrielles ENR françaises compétitives. Gageons qu’avec l’essor de l’IA, les maîtres mots de la France, à savoir souveraineté, audace, innovation et résilience, seront respectés et offriront de nouveaux relais de croissance à notre pays.
