Les passagers, premiers perdants de la modernisation du contrôle aérien

Vincent Capo-Canellas, Sénateur de la Seine-Saint-Denis et Président du groupe d’études Aviation civile au Sénat

L’annonce d’un accord in extremis entre le principal syndicat de contrôleurs aériens et la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) n’a pas empêché l’annulation de nombreux vols le jeudi 25 avril.

Il est regrettable qu’il ait fallu attendre la veille de la grève pour parvenir à un accord sur un protocole social visant à moderniser le contrôle aérien pour améliorer ses performances : moins de retards, plus de trafic et de régularité, des trajectoires plus directes et une réduction des émissions de CO2.
 
C’était l’objectif du Ciel unique européen, qui a malheureusement été mis en échec par la fragmentation entre les pays, chacun évoluant à son rythme avec son propre système opérationnel. La France, qui accuse un grand retard que j’ai dénoncé dans divers rapports au Sénat, s’efforce de le combler. La loi du 28 décembre 2023, que j’ai initiée avec le groupe Union Centrsite, a permis de connaître le nombre de grévistes deux jours avant la grève, accélérant ainsi les négociations. Les compagnies ont pu éviter des annulations le jour même en s’adaptant au mieux.
 
Cependant, le dialogue social ne peut rester aussi laborieux et prendre ainsi les passagers en otage à répétition. Cet épisode amènera des propositions que je défendrai afin de mener à bien l’adaptation du contrôle aérien : la France, grande nation aéronautique, doit rester à l’avant-garde, au service de la connectivité des territoires, des passagers et d’une aviation décarbonée.