L’Outre-mer, vigie maritime et levier écologique de la France dans l’océan Indien
Nassimah Dindar, Conseillère départementale de La Réunion et Secrétaire nationale UDI aux Outre-mer
L’océan Indien n’est pas une marge de la France : c’est son avant-poste stratégique. À La Réunion comme à Mayotte, nous vivons déjà les conséquences concrètes du changement climatique : montée des eaux, érosion côtière, dégradation des récifs coralliens. Dans ces territoires, la mer est à la fois un lien vital et un enjeu planétaire.
La France est la deuxième puissance maritime mondiale grâce à ses outre-mer. Cette réalité nous oblige. Nous devons faire des aires marines protégées non pas des étiquettes, mais des instruments de régulation, de préservation, et de participation citoyenne. À La Réunion, le sanctuaire marin, les actions de surveillance des espèces protégées et la sensibilisation des jeunes vont dans ce sens. À Mayotte, nous avons la chance d’avoir le plus grand et l’un des derniers lagons intacts au monde, véritable joyau de biodiversité. Un plan de protection et de valorisation des mangroves y est engagé, car ces milieux jouent un rôle crucial contre les effets du réchauffement.
Mais notre action locale ne saurait suffire. L’océan ne connaît pas les frontières administratives. La France doit porter une vision ambitieuse et solidaire de la gouvernance maritime internationale, fondée sur la coopération avec nos voisins de la zone : Comores, Madagascar, Seychelles, Maurice. Il ne s’agit pas seulement d’environnement, mais de souveraineté, de sécurité et de développement humain partagé.
Faire de nos outre-mer les fers de lance d’une diplomatie écologique dans l’espace indopacifique, c’est faire honneur à notre rôle d’acteur global. C’est aussi garantir que les enfants de La Réunion, de Mayotte et d’ailleurs héritent non pas d’un océan pillé, mais d’un espace vivant, protégé et respecté.