Polices municipales, maillon essentiel de la lutte contre l’insécurité
Sonia Brau, Maire de Saint-Cyr-l’École (78) et Conseillère départementale des Yvelines
Je salue l’initiative du Sénat qui, par ces 25 propositions, répond à une attente forte des élus locaux comme des citoyens : celle d’une sécurité du quotidien assurée par des forces de proximité, visibles, réactives et mieux outillées.
Le contexte local et national ne laisse place à aucun doute : nos communes, comme Saint-Cyr-l’École, font face à une montée continue de l’insécurité. Multiplications des actes d’incivilités, trafics de drogue, hausse des faits de délinquance, impunité des mis en cause : nous sommes confrontés à une pression croissante qui touche tous les territoires et dégrade fortement les conditions de vie de nos concitoyens.
Dans ce contexte, les polices municipales sont devenues un maillon essentiel. Elles représentent aujourd’hui la police de proximité de référence : une mission que la police nationale ne parvient plus à remplir sur le terrain.
À Saint-Cyr-l’École, la situation est parlante : les effectifs du commissariat de Plaisir, dont nous dépendons, ne permettent plus d’assurer pleinement leur mission de police de proximité. En conséquence, nous avons renforcé notre police municipale, ce qui s’est traduit par une hausse de 51% des dépenses communales liées à la sécurité : un effort considérable, que beaucoup de communes peinent à assumer.
Ces propositions sénatoriales apportent des réponses pragmatiques attendues depuis longtemps pour outiller et protéger davantage nos polices municipales, mais elles révèlent une réalité criante : le désengagement progressif et croissant de l’État.
Or, aucune réforme ne portera ses fruits sans un réel accompagnement au plus haut niveau. Les collectivités ne peuvent indéfiniment compenser, seules, les carences de la police nationale ni assumer ce glissement de missions régaliennes. La question des moyens alloués constitue un véritable enjeu : nombre de communes, en particulier petites et moyennes, ne disposent pas des ressources humaines ou financières pour armer, former, équiper et assurer la montée en compétence de leurs agents aussi rapidement qu’il le faudrait.
Enfin, la coopération et la complémentarité entre toutes les forces de l’ordre – police nationale, gendarmerie, police municipale – sont un prérequis essentiel pour bâtir un dispositif cohérent et efficace. La coordination, encore trop inégale, doit devenir la règle. Il s’agit d’organiser la complémentarité, de clarifier les périmètres d’intervention, et de partager moyens techniques, informations et formations.
Les mesures proposées vont indéniablement dans le bon sens (possibilité de faire des relevés d’identité, accès facilité à certains fichiers, extension de la gamme des armements, développement des formations). Ce n’est qu’à ces conditions, avec un engagement financier réel de l’État et une doctrine commune, que nous pourrons, ensemble, relever le défi de la sécurité de tous nos concitoyens.