Que s’est-il passé à l’Assemblée nationale avec la proposition de loi sur l’agriculture ?

Salvatore Castiglione, Député du Nord et Conseiller municipal de Wallers-Arenberg

 

Asphyxier le texte, saturer le temps parlementaire… face à la stratégie de blocage organisée par les députés LFI et écologistes (2 454 amendements !), nous avons adopté lundi soir à l’Assemblée nationale la motion de rejet préalable de la proposition de loi Duplomb-Mennonville visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur.

Cette motion, déposée par Julien Dive, rapporteur, a été adoptée à une large majorité.

 

J’ai clairement fait le choix de la responsabilité pour que ce texte, attendu par le monde agricole, nécessaire pour la souveraineté alimentaire de notre pays, puisse continuer son parcours législatif. Il est renvoyé à une commission mixte paritaire qui regroupera 7 sénateurs et 7 députés.

 

Depuis le début du mandat, j’entretiens un dialogue régulier et permanent avec les agriculteurs et les jeunes agriculteurs de mon arrondissement. Ils demandent à pouvoir exercer leur activité avec sérénité, stabilité et ne pas vivre en permanence sous le poids des normes (et surtranspositions des normes européennes) qui découragent, déroutent, contraignent toujours plus. Ils sont aujourd’hui injustement pointés du doigt alors qu’ils nous nourrissent, contribuent à notre souveraineté alimentaire et concourent aux efforts environnementaux.

 

Le débat aurait pu montrer à nos concitoyens que face à une attente si forte du monde agricole, l’Assemblée nationale pouvait s’élever au-dessus des réflexes partisans, mais nous n’avons eu droit qu’à des postures et des radicalités. Je le regrette sincèrement.

 

Comme les secteurs de la santé, de l’éducation, du logement, l’agriculture est aujourd’hui en crise, et attend des réponses concrètes, circonstanciées, pragmatiques. C’est notre devoir de parlementaire, par notre travail législatif, de répondre aux attentes de nos concitoyens, de participer pleinement à l’exercice de la souveraineté nationale et de construire la loi de manière sereine. J’espère désormais que le débat apaisé tant attendu par nos agriculteurs et nos concitoyens pourra avoir lieu lors de la commission mixte paritaire pour aboutir à un texte de loi permettant à nos agriculteurs de vivre décemment de leur travail tout en garantissant l’indépendance alimentaire de notre pays.