Service militaire volontaire et Erasmus de la défense : comment renforcer notre capacité de défense nationale et européenne ?

Pierre-Louis Giscard d’Estaing, membre du bureau de l’UDI Jeunes

 

Dans un contexte marqué par la guerre en Ukraine et le retour des tensions armées en Europe, le président de la République a annoncé la création d’un nouveau service militaire volontaire.  Ce dispositif, prévu pour l’été 2026, propose aux jeunes adultes un engagement de dix mois : un mois deformation initiale suivi de neuf mois de mission au sein des forces armées. L’ensemble du service s’effectuera exclusivement sur le territoire national.

 

L’ambition affichée par ce programme est de renforcer la résilience du pays, en lui donnant plus de marge dans un contexte géopolitique incertain. La grandedifférence par rapport au Service national universel (SNU) est qu’il y a volet militaire explicite dans ce nouveau service alors que le SNU paraissait comme un camp devacances civique.

 

Il faut cependant rappeler que le dispositif restera pour l’instant très limité en taille par rapport au service militaire d’antan. En effet, il n’est prévu qu’un effectif de 3 000 volontaires avec un objectif de 10 000 d’ici 2030. Compte tenu des milliers devictimes hebdomadaires en Ukraine, il est peu probable que cela nous permette defaire face à un conflit d’intensité élevée. Il faut aussi noter que si l’objectif n’est uniquement que pour un déploiement national des volontaires, le système actuel deréserve semble plus adapté.

 

Une idée qui semble plus intéressante est un « Erasmus de la défense », qui encouragerait les échanges entre élèves officiers européens (mais qui pourrait être étendue vers les soldats). Comme pour l’Erasmus, nous pourrions imaginer l’échange d’unités dans d’autres forces armées européennes, ou l’intégration d’officiers dans l’état-major d’autres unités. Dans ce cadre, nous pourrions imaginer des unités mixtes, sous le modèle de la brigade franco-allemande. L’autre avantage, dans un contexte de budgétaire complexe pour notre pays, c’est que ce dispositif pourrait être financé par l’Union européenne, allégeant notre fardeau budgétaire. 

 

Mais surtout, comme le service militaire d’antan, cet “Erasmus de la défense” pourrait créer une cohésion entre citoyens européens de toutes catégories sociales, comme le service militaire national d’antan fut crédité d’avoir permis une certaine cohésion nationale. Nous pourrions donc imaginer que ce dispositif permettra aussi d’aider à répondre à une question essentielle : sommes-nous prêts à mourir pour un autre pays européen ?