Signaux d’alarme pour notre société
Bahija Atita, Maire adjointe déléguée à la prévention et à la tranquillité publique de Meudon (92)
En 2024, les gendarmes ont subi 9 475 agressions (physiques ou verbales) ; une augmentation sans précédent. Plus de la moitié des violences physiques ont impliqué une arme et près d’un quart, une arme à feu, une catégorie en très forte hausse. Ces données proviennent du rapport 2024 de l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN), rendu public fin septembre 2025.
Les élus locaux n’ont pas été épargnés : 2 501 atteintes (injures, menaces, violences, dégradations) ont été recensées en 2024. Le niveau de violence est élevé avec 30 à 48 faits par semaine, surtout contre les maires et conseillers municipaux.
Ces chiffres disent une chose simple : les digues symboliques qui protègent l’autorité républicaine se fissurent. Or l’autorité n’est pas un privilège ; c’est une fonction au service du bien commun, qu’elle soit exercée par un maire qui arbitre, par un policier qui intervient, ou par un gendarme qui protège. La question n’est donc pas de « durcir » abstraitement l’ordre, mais de réparer les repères qui rendent l’autorité légitime, lisible et efficace.
Refaire société, d’abord, c’est réhabiliter le sens des fonctions. À l’école, expliquer calmement à quoi sert l’autorité publique : protéger, arbitrer, permettre le vivre-ensemble, dans le respect et la reconnaissance de la mission.
C’est aussi respecter les lois du pays sur les réseaux sociaux. L’anonymat ne doit pas tout permettre. Il faut rappeler le rôle fondamental des modérateurs face à toute forme de violence.
Enfin, réaffirmer que la justice doit être intransigeante avec les agresseurs de celles et ceux qui donnent leur temps pour aider et protéger autrui.
Il n’est pas simple de recréer du lien quand la société s’individualise, mais c’est notre devoir de ne pas laisser ces actes sans réaction claire.
