Situation politique : sortie de crise ?
Hervé Marseille, Président de l’UDI et Président du groupe Union centriste au Sénat
Nous sommes à un moment critique : crise budgétaire, économique, sociale et politique, et l’issue n’est pas encore clairement dessinée. Dissoudre n’améliorerait rien ; cela ajouterait de la confusion à l’incertitude. Quant au chef de l’État, il est élu jusqu’en 2027 : sa démission provoquerait une crise de régime. La seule voie utile tient en trois mots : méthode, dialogue, compromis.
Dans cet esprit, il faut une femme ou un homme capable de parler à tous, et de rassembler. Jean‑Louis Borloo, ancien Ministre d’État et Président fondateur de l’UDI, a l’expérience des missions difficiles, la légitimité du rassemblement et la méthode pour y arriver : il fait partie de celles et ceux qui peuvent contribuer à dégager des consensus, en recherchant des convergences plutôt qu’en dressant des murs.
La première mission du futur Premier ministre sera de trouver un cap clair pour le budget 2026. La dette a franchi un seuil qui menace notre souveraineté. Des économies sont nécessaires, mais elles doivent être justes et compréhensibles. C’est pourquoi la justice fiscale doit être au rendez‑vous, avec une contribution des plus hautes fortunes, sans pénaliser l’investissement ni l’emploi.
Après le débat sur la taxe Zucman, celui sur les retraites revient au premier plan alors que notre déficit est abyssal. Ma position est claire : pas de suspension. Au Sénat, tous les parlementaires du groupe Union centriste se sont battus pour cette réforme, car elle conditionne la soutenabilité de notre système par répartition, alors que notre pays compte moins d’actifs pour financer plus de retraités. Revenir en arrière, pour des raisons politiciennes, creuserait le déficit et mettrait en péril la soutenabilité de notre modèle social.
Enfin, il faut protéger et redonner du pouvoir d’achat, en priorité via le logement. C’est par le logement que l’on rend des marges de manœuvre aux ménages et que l’on soutient l’activité.
La France n’a pas les moyens d’une crise institutionnelle supplémentaire. Les postures et les lignes rouges n’ont jamais fait progresser ni le dialogue ni le pays. Notre responsabilité est collective : trouver des solutions utiles pour le pays.
