Transport de malades : réforme actée, les taxis attendent des garanties

Panhavuth Hy, Adjoint au maire de Garges-lès-Gonesse et artisan taxi

 

Une nouvelle réforme du transport de malades, annoncée pour entrer en vigueur le 1er octobre, a provoqué une large mobilisation chez les taxis.

 

Ce dispositif introduit une nouvelle tarification : 13 euros pris en charge par la Sécurité sociale, puis un tarif au kilomètre. Ce système vise à encadrer davantage la dépense publique, à limiter les temps d’attente excessifs et les trajets à vide, mais aussi à clarifier un cadre devenu complexe. Il répond aussi à la nécessité de mieux contrôler certaines dérives observées ces dernières années. En 2024, les dépenses de transport sanitaire ont atteint 6,74 milliards d’euros, dont plus de 3 milliards pour les seuls taxis conventionnés. Le gouvernement vise 300 millions d’euros d’économies sur trois ans. En réponse à la mobilisation, les représentants de la profession ont été reçus ces derniers jours.

 

Au-delà de la contestation, cette séquence rappelle aussi le rôle structurant que jouent les taxis dans notre système de santé et de proximité. Souvent perçu comme un simple moyen de transport, le service taxi répond à des besoins essentiels. Présents sur tout le territoire, les chauffeurs assurent des trajets médicaux, accompagnent les publics fragiles et exercent leur métier dans un cadre strict : licence, formation, disponibilité, tarifs réglementés.

 

Au cœur de leur mobilisation figure également une revendication ancienne : le rééquilibrage des règles face aux VTC et de faire respecter les lois existantes les encadrant ; une même profession, mais différentes règles cela n’est ni juste ni pérenne. Des contrôles renforcés contre la maraude illégale ont été annoncés, ainsi que des sanctions plus dissuasives. Le gouvernement envisage aussi de mieux encadrer les plateformes et de lutter contre les contournements fiscaux. L’objectif est clair : garantir des règles équitables, dans un marché aujourd’hui trop fragmenté.

 

Il est légitime que l’État veille à l’efficience des dépenses publiques et au respect des règles par tous les acteurs. Mais il doit aussi veiller à la cohérence de l’ensemble : tarification, conventionnement, régulation de la concurrence et délivrance de nouvelles licences de taxis conventionnés pour répondre aux besoins croissants du transport sanitaire. Les discussions en cours doivent permettre d’aboutir à un cadre plus lisible, plus juste et plus stable pour tous.